Le pape François s'élève une nouvelle fois contre « le trafic des armes » pratiqué par les « entrepreneurs de mort », lors de la messe de ce mardi 17 février 2015, à la Maison Sainte Marthe.
Il a commenté le récit du déluge dans la première lecture (Gn 6, 5-8 ; 7, 1-5.10), dressant un portrait de l'humanité sans concession : « l’homme est capable de détruire tout ce que Dieu a fait... Les hommes sont capables de détruire même la fraternité : Caïn et Abel, dans les premières pages de la Bible... C’est le début des guerres. Les jalousies, les envies, toute la cupidité du pouvoir... »
Aujourd’hui encore, ce constat est « réaliste » : « Prenez un journal, n’importe lequel – de gauche, du centre, de droite, n’importe lequel. Et vous verrez que plus de 90 pour cent des nouvelles sont des nouvelles de destruction. Plus de 90 pour cent... tous les jours. »
Le pape a vu la racine de « toutes les méchancetés » non pas « chez le voisin » mais dans « le cœur de l’homme », un « cœur faible et blessé », et dans sa « volonté d’autonomie » : « Je fais ce que je veux et si j’ai envie de cela, je le fais ! Et si je veux faire une guerre pour cela, je la fais ! »
Cela est illustré « dans les guerres » et dans « le trafic des armes » pratiqué par les « entrepreneurs de mort », a fait observer le pape en condamnant « les pays qui vendent les armes à celui-ci qui est en guerre avec celui-là et qui en vendent aussi à celui-là pour que la guerre puisse continuer ».
Le pape a mis aussi sur le même plan les médisances, « jalousies » et « envies », « dans la paroisse, dans les associations » : « C’est la méchanceté, c’est la capacité de détruire ».
Mais l’homme est aussi « capable de faire beaucoup de bien », comme Mère Teresa, « une femme de notre époque ». Les hommes « sont capables de faire beaucoup de bien, mais sont tous capables aussi de détruire, dans ce qu'il y a de plus grand et dans le plus petit, dans sa propre famille » : détruire ses enfants », en « ne les aidant pas à bien grandir ».
L'homme est appelé à choisir, même « dans les petites choses », entre « cette capacité de destruction » et « l'Esprit Saint qui sauve ». Pour choisir la bonne voie, le pape a préconisé « la méditation continue, la prière ».
Il a formulé un appel de Dieu à l'homme : « Souvenez-vous de moi qui ai versé mon sang pour vous ; souvenez-vous de moi qui vous ai sauvés, je vous ai tous sauvés ; souvenez-vous de moi qui ai la force de vous accompagner sur le chemin de la vie, non pas sur la voie de la méchanceté, mais sur la voie de la bonté, faire du bien aux autres ; non pas sur la voie de la destruction mais sur la voie de la construction : construire une famille, construire une ville, construire une culture, construire une patrie, toujours plus. »
Le pape a offert la messe pour les 21 Égyptiens coptes orthodoxes, assassinés par des djihadistes parce qu’ils étaient chrétiens.
Avec une traduction de Constance Roques