La famille Pumarada, migrants Philippins – dont le père travaille à Singapour pour subvenir à leurs besoins – s’est mise aujourd’hui au service d’autres migrants : « Grâce à la prière, accompagnée de nos efforts pour communiquer entre nous de façon positive, les choses ont bien tourné pour notre famille… La prière était notre arme », affirment-ils.
Les Pumarada – Ediza, William, mariés depuis 22 ans et leur fille Shalmae – ont témoigné devant le pape François au cours de son rendez-vous avec les familles le 16 janvier 2015, à 17h30 (10h30 à Rome) dans le stade – comble – du « Mall of Asia Arena ».
Trois ans après leur mariage, « en octobre 1995, les difficultés économiques et l’absence de possibilités de trouver un bon travail ici, dans notre pays, ont poussé mon mari à aller tenter sa chance, à regret, à Singapour, dans l’intérêt de notre famille », a expliqué Ediza.
Elle a décrit les conséquences de cette séparation, qui la laissait seule : « Le poids psychologique et émotionnel était lourd à porter, malgré le salaire que le travail à l’étranger rapportait à notre famille. La nostalgie et la solitude s’installèrent. Mon adaptation en tant qu’épouse, laissée seule pour m’occuper de notre fille et assumer à la fois le rôle du père et de la mère, était un vrai défi pour moi. Entretenir notre amour et notre confiance l’un dans l’autre, malgré la séparation, était un défi encore plus grand. »
Mais Ediza a été soutenue par sa foi catholique : « Nous avons beaucoup prié dès que mon mari a commencé à discerner s’il devait partir ou non travailler à l’étranger. Et quand la décision a enfin été prise, nous l’avons à nouveau confiée au Seigneur en lui demandant de fortifier notre famille. La prière était aussi notre arme pour surmonter les malentendus familiaux. Grâce à la prière, accompagnée de nos efforts pour communiquer entre nous de façon positive, les choses ont bien tourné pour notre famille. »
Ce qui n’est pas le cas pour beaucoup de familles de migrants, qui « se désintègrent » et où les enfants sont « abandonnés » ou bien « s’égarent dans la vie à cause du manque de présence », a-t-elle poursuivi : « La migration continue de lancer un défi à la structure, au rôle et à la fonction de la famille, des communautés et de la société au sens large. »
Engagée dans le service des migrants d’abord dans sa paroisse puis au sein de la Commission des migrants de la Conférence catholique des évêques des Philippines, la mère de famille anime aujourd’hui des séminaires dans le pays.
Sa fille Shalmae également travaille avec la Commission pour les Philippins d’Outremer, une agence gouvernementale qui s’occupe des besoins des migrants. Mères et filles sont bénévoles dans l’Association laïque des Scalabriniens, qui organise des séminaires de sensibilisation auprès d’étudiants.
« Dans tout cela, le soutien de mon mari est très important, même à distance et, d’ailleurs, il se joint à nous dans certains de nos apostolats quand il est ici avec nous, pour de brèves vacances », a précisé Ediza en affirmant : « En tant que famille, soutenue par la grâce de Dieu, nous ne nous lasserons jamais de notre apostolat où nous avons pu partager avec les migrants et leur famille dans le besoin, nos talents et les bénédictions reçues. »
« Saint Père, merci beaucoup de nous manifester votre préoccupation paternelle pour les migrants et leurs familles. Saint-Père, nous vous demandons de bien vouloir bénir toutes les familles de migrants aux Philippines et dans le monde, et de prier pour elles », a-t-il conclu.
Avec une traduction de Constance Roques