Donner sa vie, oui, pour donner la vie, mais pas pour détruire ni s’autodétruire, ce qui serait le signe d’un « déséquilibre humain », explique le pape.
Le pape François répondu à une question sur les attaques terroristes dans l’avion de Colombo-Manille le 25 janvier: “Que pensez-vous de cette façon de faire la guerre?”
A propos, plus spécifiquement, des attentats-suicides, il diagnostique le terrain humain sur lequel il peut se développer: “Ce qui me vient de dire c’est peut-être un manque de respect, mais c’est ce qui me vient. Je crois que derrière tout attentat-suicide, il y a un déséquilibre, un déséquilibre humain, je ne sais pas si c’est mental, mais humain. Quelque chose qui ne va pas chez cette personne. Elle n’a pas d’équilibre sur le sens de sa vie, de sa vie et de celle des autres. Elle lutte pour… oui, elle donne sa vie, mais elle ne la donne pas bien. Il y a tellement, tellement de personnes qui travaillent - comme par exemple les missionnaires -, en donnant leur vie, mais pour construire. Ici, on donne sa vie en s’autodétruisant, et pour détruire. Cela ne va pas, il y a quelque chose qui ne va pas.”
Il cite l’exemple des kamikazes japonais: “J’ai accompagné la thèse – non pas de doctorat mais de maîtrise - d’un pilote d’Alitalia, en sociologie, sur les kamikazes japonais. J’ai entendu de lui plusieurs choses, mais c’est difficile à comprendre. Quand je corrigeais, c’était plutôt du point de vue méthodologique. Mais on ne comprend pas, mais on ne comprend pas…”
Le pape insiste sur le fait que ce phénomène n’est pas seulement “oriental”: “Ce n’est pas seulement une chose propre à l’Orient. Il y a actuellement des recherches sur une proposition arrivée en Italie durant la Seconde guerre mondiale, une proposition du fascisme. On n’a pas encore de preuve, mais on enquête là-dessus. Il y a là quelque chose qui est lié aux systèmes dictatoriaux ou totalitaires qui tuent sinon la vie, toute possibilité, tue l’avenir, tue tant de choses. Ce n’est pas seulement en Orient. C’est important. Il ne me vient rien d’autre à dire.”
Avec Anne Kurian et Constance Roques