La prière eucharistique (1)

La partie la plus mystérieuse de la Messe

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« Le sommet de toute la célébration, c’est la prière eucharistique. Cette petite chronique hebdomadaire voudrait aider à entrer dans ce sanctuaire », explique Mgr Jacques Perrier, évêque émérite de Tarbes-Lourdes.

En effet, voici, ce 2 janvier 2015, le premier volet d’une nouvelle chronique pour redécouvrir le sens et la force des prières eucharistiques. Un grand merci à Mgr Perrier pour cette nouvelle chronique – après les fêtes de la Vierge Marie et ses médaillons sur les Apparitions de Marie à Lourdes – qui vient enrichir le service quotidien de Zenit.

A.B.

La prière eucharistique

                                         

La partie la plus mystérieuse de la Messe

« Messe » n’est pas un mot très précis : pour certains, dès que des chrétiens sont réunis dans une église pour prier, c’est une Messe. Mais la plupart des gens savent que la « Messe », c’est un temps de prière particulier, présidé par un prêtre, durant environ une heure le dimanche. Il suffit de regarder la succession des émissions religieuses du dimanche matin sur Antenne 2 (France) pour se rendre compte que la Messe du dimanche est une spécialité catholique.

Mais que se passe-t-il durant une Messe ? Des chants, des prières dites tous ensemble, des lectures, un sermon  (« homélie »), une longue prière récitée par le prêtre et, finalement, la communion. La partie la plus mystérieuse de la célébration est cette « longue prière récitée par le prêtre ». C’est le moment où l’attention risque le plus de se relâcher.

Les raisons sont multiples :

. le texte est pratiquement toujours le même ;

. le prêtre parle presque constamment tout seul, les assistants restant muets ;

. les fidèles se demandent : qu’est-ce qui se passe ? qu’est-ce que je dois faire ?

. il est question de sacrifice, de mémorial, d’action de grâce, toutes notions étrangères, non seulement à notre vocabulaire, mais à notre culture ;

. pourquoi est-elle si longue ? Le prêtre n’aurait qu’à dire les paroles du Christ pour consacrer les hosties qui serviront pour la communion.

Ces griefs sont assez largement faux. En particulier, en nombre de minutes sur l’ensemble de la célébration, la prière eucharistique n’occupe qu’une faible partie. Mais peu importe : elle est ressentie comme longue. En particulier par les enfants. Osons une formule presque blasphématoire : elle est ressentie comme longue parce que vide.

La difficulté n’est pas récente. Mais elle était masquée. Quand la prière était dite à voix basse par le prêtre, les fidèles pouvaient lire des prières dans leur livre de Messe, parfois récitaient leur chapelet et, dans les grandes occasions, chantaient ou écoutaient chanter le Sanctus et le Benedictus.

La prononciation à haute voix, le passage au français, le vis-à-vis du prêtre nous confrontent à la bonne question : la prière eucharistique n’a-t-elle pour but que de consacrer des hosties ? Mais alors, une assemblée sans prêtre, où l’on passe des lectures et de la prière universelle au Notre Père et à la communion, ne « vaut-elle » pas une Messe ?

Or, le sommet de toute la célébration, c’est la prière eucharistique. Cette petite chronique hebdomadaire voudrait aider à entrer dans ce sanctuaire.

Pour cela, nous suivrons lentement, pas à pas, la Prière eucharistique III, d’un usage très fréquent. Elle a été composée dans le cadre de la réforme liturgique qui a suivi le concile Vatican II : certains thèmes du concile y apparaissent. Le plan est clair et la rédaction est assez fluide.

Cela n’empêchera pas, à chaque étape, sans doute une trentaine, de jeter un coup d’œil sur les autres Prières eucharistiques, y compris celles pour la réconciliation, pour les assemblées avec enfants, ou pour « circonstances particulières » : toutes se trouvent dans les Missels du dimanche.

Ces petites chroniques n’auront rien de savant, l’auteur n’étant pas un liturgiste. La lecture en sera inutile à une majorité des internautes habitués à ce site. Mais si elles servent à quelques-uns et leur permettent de participer intérieurement au Mystère eucharistique, l’auteur ne regrettera pas sa peine, légère il est vrai.   

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Jacques Perrier

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