Le pape François est attendu en France avec "joie" et il pourrait y passer trois jours en 2015: à Paris, à Lourdes et dans une autre ville à définir, mais la date n'est pas encore fixée, indiquent les quatre membres de la présidence de la Conférence des évêques de France (CEF) qui ont été reçus par le pape François vendredi matin, 19 décembre.
Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la CEF, Mgr Pascal Delannoy, évêque de Saint-Denis et Mgr Pierre-Marie Carré, évêque de Montpelleier, tous deux vice-présidents de la CEF, ainsi que Mgr Olivier Ribadeau-Dumas, secrétaire général, achevaient leur leur visite de trois jours au Vatican où ils ont rencontré les membres de 12 dicastères. Ils ont aussi rendu une visite "fraternelle" aux cardinaux Paul Poupard - qui fête ses 60 ans de sacerdoce - et Roger Etchegaray. Ils ont pu évoquer les fruits de la réflexion des évêques à Lourdes de novembre dernier.
Ils ont évoqué leurs rencontres romaines au cours d'un point-presse, vendredi 19 décembre, au Séminaire pontifical français de Rome.
Le voyage en France
Mgr Pontier a en effet confié, à propos du voyage du pape en France, annoncé avant son voyage à Strasbourg: "Le Pape veut venir en 2015 si ça lui est possible, sinon ce sera début 2016."
Plus que des villes à visiter - le pape a reçu de nombreuses invitations des évêques - le pape et la présidence de la CEF ont évoqué des "thèmes", des "rencontres à vivre", sans lien avec des éventuelles "commémorations". Donc, le pape a confirmé ce qu'il avait dit dans l'avion de Strasbourg-Rome, le 25 novembre: Paris, Lourdes, et une ville où aucun pape n’est venu récemment.
Quand à l'attente suscitée par l'annonce de la venue du pape, Mgr Pontier souligne "la joie" qui se manifeste en France à l'idée de "recevoir le Saint-Père".
Il souligne aussi la façon qu'à le pape d'aborder les questions: toujours "en partant de la vie des personnes", c'est aussi une clef de lecture du synode sur la famille.
Les évêques ont en effet évoqué aussi les questions d'actualité comme la famille et le synode, le Moyen Orient, l'Année de la vie consacrée.
Pastorale de la famille
Pour ce qui est de la pastorale familiale - la doctrine n'est pas remise en question - , les évêques français souhaitent donner la priorité à l'annonce de la "Bonne Nouvelle de la famille" et susciter le témoignage des époux chrétiens qui la vivent, de façon à soutenir les jeunes ménages et les aider à surmonter les tensions. Annonce la "Bonne nouvelle" de la vie, la "Bonne nouvelle" de la fidélité et de l'unicité du mariage chrétien sacramentel. L'annoncer notamment à l'occasion de la "préparation au mariage" à renouveler.
Et toujours en partant de la vie des couples avec leurs difficultés, y compris les divorcés remariés chrétiens, les personnes seules avec enfants, les chrétiens qui ont une orientation homosexuelle, ou dans une situation économique fragile.
Pour les jeunes, les évêques insistent sur l'importance d'une "éducation" qui soit à la fois "affective", "relationnelle" et "sexuelle", sans séparer ces trois éléments, à promouvoir ensemble notamment grâce à l'école catholique et aux associations.
Le synode de 2015
Le questionnaire adressé aux diocèses par le secrétariat général du synode en vue de l'assemblée d'octobre 2015 devra tenir compte de cette même réalité, ont fait observer les évêques en évitant d'être une "étude un peu abstraite".
Une synthèse diocésaine des réponses devra être faite par les évêques en vue de leur assemblée de mars 2015. Et une synthèse nationale sera ensuite rédigée - en avril - pour être adressée au secrétariat du synode.
Mgr Pontier a voulu souligner qu'il ne s'agit pas d'une réflexion sur les "lois" mais sur la "vie" des familles car "les règles ne suffisent pas à faire un chemin spirituel". Il fait observer qu'une "mentalité légaliste" ne permet des réponses pastorales: il faut que le "chemin de conversion de chacun" parte de la vie réelle. Le pape souhaite interpeller sur les "modes de vie", les "comportements".
Mgr Ribadeau-Dumas cite cette réflexion du pape sur le synode lors de sa catéchèse du 10 décembre: "Le synode n’est pas un Parlement mais un espace de liberté où l’Esprit-Saint peut souffler".
L'orient chrétien et la vie consacrée
Pour ce qui concerne les chrétiens d’Orient, et la situation générale au Moyen-Orient, les évêques ne cachent pas leur préoccupation devant un conflit dont l'évolution reste "imprévisible". Il recommandent l'ouverture à "l'accueil des réfugiés".
Pour ce qui est de l'Année de la vie consacrée, les évêques français ont évoqué, durant leur assemblée, la question de "l’internationalisation" des communautés religieuses et des séminaires, ce qui constitue à la fois une "réalité pleine d’espérance" mais un sujet de vigilance.
Mgr Pontier évoque aussi l'importance de la "formation des formateurs" des futurs prêtres notamment, avec l'idée de ne pas se laisser arrêter par la notion "d'incardination", mais d'être "créatifs" pour mettre des ressources en commun.
Les évêques ont aussi exprimé leur souci d’accompagner et d’écouter les difficultés de qui a souffert des "dérives" de communautés nouvelles, et leur vigilance pastorale. Ils signalent que les personnes qui choisissent le célibat dans les associations de fidèles reconnues par le Conseil pontifical pour les laïcs devront choisir si elles veulent rester "laïques" ou évoluer vers une forme de "vie consacrée" reconnue par le dicastère romain de la vie consacrée.