L’archevêque de Marseille, président de la Conférence des évêques de France, Mgr Georges Pontier, a partagé ses réflexions sur son « premier synode, qui est une « première expérience de ce partage universel » : « l’universalité des interventions » et « l’éclairage de l’autre bout de la planète », « décalent un peu les questions » et même « l’état d’esprit ».
Lors de la rencontre quotidienne avec la presse au Vatican, il a témoigné, ce vendredi 17 octobre, aussi d’une « belle expérience de liberté de parole, de franchise des échanges ».
A propos des « défis de la famille », il constate que « beaucoup de familles vont bien » et que « de belles choses se passent » et qu’il est « fondamental d’encourager ».
La famille est « fondamentale pour le bonheur des hommes » et il faut « redire à la société que tout ce qu’elle fait pour que les familles aillent est non seulement pour elles, mais pour la société elle-même et pour la paix ».
L’archevêque rappelle aussi que le travail ne sera finalisé que l’an prochain.
A une question sur l’impact des grandes manifestations françaises sur la pastorale des évêques, il fait observer que « ces événements qui ont marqué beaucoup l’année dernière et la dernière Manif d’il y a 10 jours » ont marqué pays et l’Eglise qui est « ensemble en train d’en tirer les enseignements ».
Il dit tout d’abord « l’heureuse surprise de voir les jeunes générations s’engager pour les valeurs auxquelles ils croient », et qui « veulent intervenir dans le débat législatif, avec cette conscience que les lois ont un caractère symbolique qui ensuite modifie la perception de la réalité », ce qui fait qu’il est « important de se manifester au moment de l’élaboration des lois ».
Ensuite, la question, explique l’archevêque, est comment donner à ces jeunes « des moyens de réflexion, de se former, afin qu’ils puissent être accompagnés dans leur démarche politique » : il y a quelque chose à chercher dans « l’enseignement social Eglise, pour pouvoir relire cela ensemble être formé dans cette dynamique ».
Et enfin, la question est d’ « organiser le débat » dans les communautés chrétiennes n’est « pas facile » ! Il faut, recommande Mgr Pontier une réelle « préparation au désir du débat », qui se réduit souvent à « vouloir amener l’autre à mon point de vue ». Il faut les aider à passer à l’étape suivante qui est de comprendre que « tout n’est pas faux dans l’autre » sinon, on reste « dans l’opposition », dans un « rapport de force ». Il rappelle aussi que « ce n’est pas le nombre qui fait le vrai » mais c’est « en débattant entre nous » que l’on peut faire « des pas mutuels ».
En fin de compte la question est « d’organiser le suivi la formation de ces jeunes générations ».
Quant au débat, qui « joue fort », Mgr Pontier souligne que la question est de comprendre « jusqu’où ne pas aller pour ne pas casser la communion » et en même temps pour « maintenir le respect de la diversité ». Il y a des « nuances » par continent notamment.
Il signale que le consensus ne fait pas de doute au synode sur trois points : « l’indissolubilité » du mariage sacramentel, la « monogamie », et « l’accueil de la vie » : « toute la planète est d’accord ».