ONU : les femmes et l'héroïsme au quotidien

Le Saint-Siège demande de protéger les femmes dans les conflits

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« Tous les efforts doivent être déployés pour mieux reconnaître les femmes comme protagonistes dans tous les aspects de la vie », déclare le Saint-Siège qui souligne « la précieuse contribution des femmes » dans l’histoire et leur « héroïsme au quotidien ».

C’est en effet ce qu’a déclaré Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations-Unies à New York, devant la troisième commission de la 69e session de l’Assemblée générale des Nations Unies sur « la promotion de la femme », le 14 octobre 2014.

Assurant le soutien du Saint-Siège pour « promouvoir la reconnaissance et le plein épanouissement de leurs talents et de leurs compétences », l’archevêque a appelé d’abord à « sauver les femmes et les filles de la pauvreté », car « dans de nombreuses régions du monde, les femmes et les enfants constituent la majorité des pauvres ».

Il s’agit entre autres « d’assurer aux femmes l’égalité d’accès aux ressources, au capital et à la technologie ».

Mgr Auza a également précisé que « la promotion de la femme ne doit pas se mesurer uniquement selon un critère d’égalité avec les hommes » : « par exemple, la lutte pour la promotion de la femme devrait également être une lutte pour de meilleures conditions pour les mères. »

Enfin, il a exprimé la préoccupation du Saint-Siège pour « la violence sexuelle sur les femmes prises dans les conflits » dans le monde, notamment au Moyen-Orient. Il a exhorté la communauté internationale « à prendre toutes les mesures possibles pour protéger les femmes et les enfants contre les abus et la traite humaine ».

A.K.

Déclaration de Mgr Bernardito Auza

La promotion des femmes à travers le monde a été le point central d’efforts et d’initiatives communes et s’est poursuivie pendant de nombreuses années maintenant.

Ces efforts ont porté des fruits : la situation des femmes en général s’est nettement améliorée, en particulier de celles qui étaient dans des situations critiques créées par la pauvreté et les discriminations de toutes sortes. La réduction de la mortalité maternelle et infantile montre que la mobilisation de ressources adéquates sauve de nombreuses vies. Ces améliorations remarquables invitent à faire davantage d’efforts afin de lutter plus efficacement contre les situations pénibles auxquelles de nombreuses femmes se heurtent encore aujourd’hui, à cause du manque d’éducation et de soins de santé, en particulier lorsque cette formation et ces soins pourraient prévenir des conséquences dévastatrices, comme dans les cas de mutilation génitale féminine et de fistule obstétricale.

Il y a encore des femmes qui font l’objet de violence et de discrimination, et qui n’ont pas accès à l’administration de la justice et aux services de base : les travailleuses migrantes, les femmes sans-papiers, les femmes injustement emprisonnées, les femmes demandeurs d’asile, les réfugiées, les femmes qui se trouvent dans des situations dramatiques et sont exposées à toutes sortes d’abus, et bien d’autres auxquelles les droits humains continuent d’être refusés.

Ma délégation est particulièrement alarmée par l’impact de la violence, notamment la violence sexuelle sur les femmes prises dans les conflits et les guerres dans de nombreux pays et régions à travers le monde, et plus récemment au Moyen-Orient. Le Saint-Siège exhorte tous les États et la communauté internationale à prendre toutes les mesures possibles et nécessaires pour rendre l’aide humanitaire accessible à toutes les victimes de violence et, en particulier, pour protéger les femmes et les enfants contre les abus et la traite humaine.

Madame la présidente,

Les rapports montrent que, dans de nombreuses régions du monde, les femmes et les enfants constituent la majorité des pauvres et sont touchés par le poids de la pauvreté de façon très spécifique. Dans de nombreux pays en développement, par exemple, les femmes sont les plus touchées par le manque d’infrastructures pour l’eau et pour l’approvisionnement d’énergie. Dans les zones urbaines, les femmes sont celles qui souffrent le plus de la violence. La pauvreté crée souvent, ou aggrave, un fossé inacceptable entre les hommes et les femmes, les garçons et les filles, en termes d’accès aux services de base et à l’éducation. En félicitant vivement les pays où des progrès significatifs ont été réalisés dans ces domaines, le Saint-Siège estime qu’il reste encore beaucoup à faire pour lutter efficacement contre les inégalités entre les hommes et les femmes, les filles et les garçons.

Mais au-delà des inégalités, une attention encore plus grande et plus urgente devrait être axée sur la lutte contre la misère, la faim et la soif, contre le manque d’accès aux services d’eau salubre et de santé de base, et la lutte pour ouvrir des possibilités d’éducation et d’emploi. Sauver les femmes et les filles de la pauvreté est la clé de leur progrès et la meilleure garantie pour leur assurer l’égalité.

Madame la présidente,

Ma délégation estime que la promotion de la femme ne doit pas se mesurer uniquement selon un critère d’égalité avec les hommes. Par exemple, la lutte pour la promotion de la femme devrait également être une lutte pour de meilleures conditions pour les mères. La promotion des femmes ne doit pas se faire au détriment d’autres droits humains.

Par ailleurs, ma délégation tient à souligner le rôle important que jouent les femmes dans la lutte contre la pauvreté. Les femmes migrantes et les employées de maison, les femmes vivant dans les zones rurales ou dans les bidonvilles ont joué un rôle essentiel dans le succès des activités économiques à petite échelle et de la microfinance. Assurer aux femmes l’égalité d’accès aux ressources, au capital et à la technologie est la façon la plus concrète de reconnaître leur énorme contribution à la société et d’assurer leur promotion.

Enfin, tous les efforts doivent être déployés pour mieux reconnaître les femmes comme protagonistes dans tous les aspects de la vie. La précieuse contribution des femmes à travers les siècles doit être reconnue : intellectuelles et artistes, épouses et mères, travailleuses et entrepreneurs, éducatrices et soignantes, responsables civiques et politiques, femmes penseurs et responsables spirituelles. Nous avons des femmes qui ont été et sont des exemples impressionnants de l’héroïsme au quotidien, et qui se lèvent pour exercer leurs droits humains et vivre dans la dignité, au milieu et en dépit de l’exclusion et de la violence, de mauvais traitements et de la discrimination.

Madame la présidente,

Ma délégation est très favorable aux efforts et initiatives qui peuvent protéger la dignité inhérente des femmes, améliorer leurs conditions de vie et promouvoir la reconnaissance et le plein épanouissement de leurs talents et de leurs compétences.

Je vous remercie, Madame la présidente.

Traduction de Constance Roques

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Bernardito Auza

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