Les pays les plus pauvres étant « les plus vulnérables aux effets négatifs du changement climatique provoqué par la consommation élevée d'autres pays », ils doivent être « aidés à surmonter ou à atténuer ces effets », déclare le Saint-Siège.

Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations-Unies à New York, est intervenu devant la deuxième commission de la 69e session de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le thème « Élaborer et mettre en œuvre un programme de développement transformatif pour l’après-2015 », le 8 octobre 2014.

Pour le Saint-Siège, a-t-il affirmé, « aucun objectif de développement n'est plus important que l'éradication de la pauvreté extrême » qui reste encore largement répandue : 1,2 milliard de personnes, soit 15% de la population mondiale, continuent de vivre avec moins de 1,25 $ (0,98€) par jour.

« L'activité économique et politique doit fournir à chaque personne les moyens minimum pour vivre dans la dignité et à l'abri du besoin », sans quoi elle serait « égoïste et axée sur le seul profit », a poursuivi Mgr Auza.

L'archevêque a souhaité des objectifs de développement durable « qui répondent aux questions urgentes du changement climatique, de l'augmentation de l'inégalité, de l'emploi pour tous, et de la promotion de sociétés pacifiques », réalités qui « affectent plus sévèrement les personnes vivant dans la pauvreté extrême ».

Il a noté une « aggravation des inégalités » avec les 67 plus grandes fortunes internationales possédant l'équivalent de la moitié la plus pauvre de la population du monde : un déséquilibre causé par des politiques appuyant l'autonomie absolue de la spéculation financière.

Mais « les forces aveugles du marché, laissées seules, ne feraient qu'accroître les inégalités de développement en dépit du bien commun », a-t-il mis en garde : « Tout modèle de développement qui ne permet pas de partager équitablement la prospérité entre tous ne sera pas viable à long terme. »

Pour Mgr Auza, les défis liés au changement climatique en particulier, « doivent façonner la future politique de développement » car aujourd'hui dans le monde « les décisions et les comportements de l'un ont de profondes conséquences sur les autres ».

Il s'agit de promouvoir « une culture de la solidarité » et des décisions individuelles et communautaires « conscientes » pour « changer les modes de vie et les pratiques qui provoquent la dégradation de la planète ».

Le Saint-Siège a appelé aussi à « ne pas rejeter la faute sur les pays les plus pauvres qui ont coupé leurs arbres pour survivre, et qui sont les plus vulnérables aux effets négatifs du changement climatique provoqué par la consommation élevée d'autres pays ». Au contraire, « ils doivent être aidés à surmonter ou à atténuer ces effets ».

Enfin, il a exprimé sa préoccupation « pour les pays ravagés par les conflits » : « Ma délégation est convaincue que si la paix et la réconciliation ne sont pas rétablies dans les pays et les régions, les objectifs de développement durable de l'après-2015 ne seront jamais atteints ». « Comme le pape Paul VI le disait, le nouveau nom du développement, c'est la paix », a conclu l'archevêque.