Il faut soutenir aussi « les familles ordinaires, normales », proteste, au micro de Radio Vatican en polonais, Mgr Stanislaw Gadecki, 65 ans le 19 octobre, archevêque de Poznan, et président de la Conférence épiscopale polonaise, qui regrette ce qu’il appelle les « omissions » du Rapport de la première semaine du synode.
Insatisfaction exprimée aussi à Radio Vatican par l’archevêque de Riga (Lettonie), Mgr Zbigniew Stankiewicz, 59 ans, qui dit cependant sa confiance dans les travaux en carrefours pendant cette semaine.
Leurs commentaires surviennent après la lecture en assemblée générale (11e Congrégation générale), lundi matin, 13 octobre, du « Rapport après le débat » du synode « extraordinaire » sur la famille, à la charnière des débats de la première semaine et des travaux en groupes linguistiques de la seconde. Un document réalisé de façon collégiale.
Mgr Gadecki diagnostique que « la doctrine présentée dans le document » pèche par « omission ». Il a l’impression que « la vision du monde qui a prévalu » est un chemin d’« imperfection » qui conduirait « à la perfection ». Il parle en effet des « exceptions » alors qu’il faudrait « aussi » présenter « la vérité » sur le sacrement catholique du mariage, estime-t-il.
Mgr Gadecki s’interroge notamment sur le critère de la « gradualité » : « Peut-on vraiment appliquer la gradualité à la cohabitation », y voir un « chemin de sainteté »? Il regrette un manque de « vision claire ».
Pour ce qui est de « confier des enfants à des couples homosexuels », il déplore que la situation soit présentée « comme si elle était acceptable ».
Ce qui manque dans ce texte intermédiaire, à mi-chemin du travail synodal, c’est, ajoute Mgr Gadecki, « une incitation à la fidélité », aux « valeurs familiales », alors qu’il donne l’impression d’accepter « les choses telles qu’elles sont ».
Ce manque crée, dit-il, « l’impression que l’enseignement de l’Eglise a été sans pitié » jusqu’ici et que « l’enseignement de la miséricorde commence maintenant ».
Mgr Stankiewicz diagnostique pour sa part le « danger de danser sur la musique du monde » et de « se rendre à la pression des milieux laïcs ». Il ajoute que d’après ses contacts, « la grande majorité des évêques » n’a « pas l’intention de lâcher prise ».
Tout en reconnaissant que le texte veut, « de bonne foi », aller « à la rencontre de ceux qui éprouvent des difficultés ».
Il confie que dans son intervention au synode il avait déjà fait observer que « céder à la pression du monde » ce serait « perdre sa propre identité ». Le monde dit-il a besoin de la « lumière » et de « la vérité de l’Evangile ». Et il dit sa confiance dans le « pouvoir de l’Evangile » pour « toucher les consciences et les esprits des gens » et les « convaincre », à condition qu’il ne soit pas « dilué ».
Il dit aussi sa confiance dans le travail des groupes linguistiques qui apportera des modifications au document de la mi-parcours.