Divorcés remariés : la communion avec le Christ est possible

Eclairage du card. Ouellet

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Pour le cardinal canadien Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, la pastorale de l’Église doit dire aux personnes divorcées et remariées civilement « qu’il est possible de retrouver la communion avec le Christ », notamment par « une Communion spirituelle ».

« Il faut redire que les divorcés remariés restent membres de l’Église ; ils ne doivent pas s’éloigner parce qu’ils ne peuvent recevoir la Communion : le lien avec la communauté est très important, la participation à l’offrande de l’Eucharistie est fondamentale », insiste-t-il au micro de Radio Vatican, en marge du synode sur la famille (5-19 octobre 2014).

Il suggère entre autres de « favoriser des rencontres avec les personnes qui souffrent de ces situations afin qu’elles puissent être écoutées. Quelqu’un a dit que l’écoute est thérapeutique ; je crois profondément que c’est vrai ».

Le cardinal dénonce un langage qui n’est parfois pas approprié et qui pourrait laisser penser « qu’ils ne sont pas admis [à la communion eucharistique] parce qu’ils sont en état de péché mortel permanent et qu’ils ne peuvent retrouver l’état de grâce ».

« C’est un langage offensif et qui ne tient pas compte de la vie spirituelle de la personne qui, probablement, a demandé cent fois pardon dans son cœur pour le premier mariage manqué mais qui est depuis dix ans avec un autre conjoint, d’autres enfants et donc ne peut pas mettre fin à cette nouvelle union. »

« Il y a beaucoup à faire pour les aider à rester en contact avec l’Église, à ne pas se sentir moralement jugés et à comprendre qu’il reste quand même un obstacle à la réception de la Communion sacramentelle », ajoute le cardinal.

En effet, explique-t-il, le mystère de l’Eucharistie « est un mystère nuptial : c’est le mystère du don que le Christ fait de son Corps à l’Église son épouse. Ce don est l’expression de sa fidélité jusqu’à la mort ».

C’est pourquoi, « à partir du moment où le premier mariage est considéré sacramentel, si une personne contracte une seconde union il y a une contradiction objective avec le mystère qu’elle va recevoir ».

Le rôle de la pastorale de l’Église est d’« aider à comprendre que la Communion avec le Christ est possible aussi pour eux, mais une Communion spirituelle… Il faut dire aux gens qu’il est possible de retrouver la communion avec le Christ, c’est-à-dire l’état de grâce. ».

Cette communion spirituelle « peut être exprimée rituellement : une personne peut venir au moment de la communion en croisant les bras sur sa poitrine pour montrer au prêtre qu’elle ne peut recevoir la communion, mais qu’elle est disponible pour une bénédiction ». 

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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