« Est-ce que je veux être sauvé à ma façon ?... Ou bien à la manière divine, c’est-à-dire sur la voie de Jésus qui surprend toujours ? Est-ce que je me réfugie dans les prescriptions inventées par les hommes » pour « acheter mon salut » ? Ce sont les questions que le pape François invite à se poser lors de la messe du 3 octobre 2014 à Sainte-Marthe.
Le pape a commenté l’Évangile du jour (Lc 10, 13-16) où Jésus s'exclame : « Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu, Bethsaïde ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon », il y a longtemps qu'ils se seraient convertis.
Dans cette comparaison le pape a vu « toute l’histoire du salut » : « C’est le drame de la résistance au salut », et « c’est justement la classe dirigeante qui ferme les portes à la manière dont Dieu veut sauver ».
« On comprend alors les dialogues forts de Jésus avec la classe dirigeante de son époque : ils se disputent, ils le mettent à l’épreuve, ils lui tendent des pièges pour voir s’il va tomber, parce que c’est la résistance à se laisser sauver. »
Ils veulent « faire le salut à [leur] façon ! », et sont « fermés aux façons de faire de Dieu » : pour eux, le salut se résume à l’accomplissement des 613 commandements créés par « leur fièvre intellectuelle et logique ».
« Ils ne croient pas à la miséricorde et au pardon : il croient aux sacrifices. Ils croient dans ce qui est réglé, bien réglé, bien clair. C’est le drame de la résistance au salut » qui confond « la liberté et l’autonomie ».
Mais « chacun vit ce drame au fond de lui-même », a poursuivi le pape en invitant à un examen de conscience : « et moi, comment est-ce que je veux être sauvé ? À ma façon ? Par une spiritualité qui est bonne, qui me fait du bien, mais qui est figée, bien claire et sans risque ? Ou bien à la manière divine, c’est-à-dire sur la voie de Jésus qui surprend toujours, qui ouvre toujours les portes à ce mystère de la toute-puissance de Dieu qui est miséricorde et pardon ? ».
« Est-ce que je crois que Jésus est le maître qui enseigne le salut, ou bien est-ce que je vais partout payer des gourous qui m’en enseignent un autre ?... Est-ce que je crois que Jésus est un chemin plus sûr, ou est-ce que je me réfugie sous le toit des prescriptions et de tous les commandements inventés par les hommes ? Et comme cela, j’achète mon salut que Jésus donne gratuitement avec la gratuité de Dieu... Est-ce que je résiste au salut de Jésus ? ».
Avec une traduction de Constance Roques