Indigné par des images récentes, qui renvoient à un passé douloureux, et encouragé par d’autres images d’accueil selon l’Evangile, le cardinal archevêque de New York, Timothy Michael Dolan, a publié cette réflexion sur l’immigration sur son blog le 14 juillet, en la fête de la jeune sainte amérindienne, Kateri Tekakwitha (1656-1680).
Voici notre traduction intégrale de la réfléxion de l’archevêque, à la lumière de l’histoire des Etats-Unis.
A.B.
La dignité de la personne humaine
Il y a une semaine environ, j’ai eu honte en assistant au spectacle d’une foule furieuse, dans le sud de la Californie, qui entourait un autobus rempli d’immigrés sans domicile, effrayés et affamés, et qui leur criait en agitant leurs poings : “get out!”
C’était anti-américain ; c’était anti-biblique ; c’était inhumain. Cela a duré jusqu’à ce que les chauffeurs, effrayés, fassent marche arrière avec leurs autobus et cherchent refuge ailleurs.
Cette scène violente m’a rappelé les foules des Nativists dans les années 1840, les bandes du Know Nothing des années 1850 et les criminels du Ku Klux Klan dans les années 1920, qui prenaient en chasse et harcelaient des immigrés terrifiés : catholiques, juifs et noirs.
Je pense à ce triste incident, en ce jour de la fête de Kateri Tekakwitha à New York, une Américaine – Mohawk – de naissance, canonisée il y a juste trois ans. À moins d’être des Américains de naissance, comme sainte Kateri, nos ancêtres sont tous arrivés ici comme des immigrés nostalgiques de leur patrie, affamés, pleins d’espérance. Je ne crois pas qu’il y avait des Mohawks dans cette foule qui attaquait l’autobus de femmes et d’enfants réfugiés.
Puis samedi, j’ai vu une autre scène au journal télévisé. De nouveau, il y avait des autobus pleins de femmes et d’enfants immigrés, timides et effrayés et de nouveau, il y avait des foules : cette fois-ci, à McAndrews, au Texas, la foule applaudissait les réfugiés qui arrivaient ; elle les aidait à entrer dans les bâtiments de la paroisse du Sacré-Cœur, où les paroissiens et les employés des institutions de bienfaisance catholiques les ont accueillis avec un repas, une boisson fraîche, une douche et des vêtements propres, des jouets pour les enfants et un lit de camp. En même temps, ils aidaient les employés du gouvernement qui essayaient de les enregistrer et de comprendre quel pourrait être la prochaine étape.
Cette fois-là, je n’ai pas éprouvé de honte, mais du soulagement et de la gratitude, la fierté d’être un Américain et un catholique.
On pourrait discuter et crier contre les politiques, les procédures et la politique ; on ne peut jamais discuter la dignité de la personne humaine ou le caractère sacré de la vie, ni crier contre des personnes qui ont besoin de notre aide.
Traduction de Constance Roques, avec Anita Bourdin