"Beaucoup voudraient enlever le mot "solidarité" du dictionnaire, comme si c'était un 'gros mot'", dénonce le pape François lors de sa visite à la communauté Sant'Egidio, hier après-midi, 15 juin 2014, en la basilique Santa Maria in Trastevere à Rome.
Rencontrant des immigrés, des sans abris, des Roms, des personnes âgées et handicapées accueillis par la communauté, le pape a remercié les membres de Sant'Egidio d'être leur « famille » et « amis ».
La prière doit être la « première œuvre de la communauté », les a-t-il exhortés : « Tout commence par la prière », qui « préserve l'homme des tentations du nombrilisme, de l'indifférence, de la victimisation ».
Il s'agit « d'écouter la Parole de Dieu et de tourner le regard vers Lui ». L'attention aux autres et la solidarité en découlent naturellement : « Qui regarde le Seigneur voit les autres. Dans les pauvres, Jésus est présent. »
Pour le pape, celui qui entend vivre la solidarité doit « agir », car « l'économie spéculative rend les pauvres toujours plus pauvres. C'est inacceptable ! » : « Beaucoup voudraient enlever le mot "solidarité" du dictionnaire, comme si c'était un 'gros mot'. Mais c'est un mot chrétien. »
Déjà le pape avait posé cette question en rencontrant les membres du Conseil pontifical Justice et Paix en octobre 2013 : « Je me demande si les mots "justice" et "solidarité" sont seulement dans notre dictionnaire ou si tous agissent pour qu'elles deviennent réalité ».
Pour conclure, le pape François a légué à Sant'Egidio trois mots clés pour leur mission : « prière, pauvres et paix ». Puis il s'est rendu au siège de la communauté, place Sant’Egidio.