Dans un communiqué publié le 26 juin 2014, Mgr Bernard Podvin, porte-parole des évêques de France, réagit à l’Affaire Vincent Lambert, plaidant pour « une fidélité palliative » : « ni acharnement, ni suicide assisté ».
Le Conseil d’État français a en effet autorisé l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation de Vincent Lambert, un patient de 38 ans en état pauci-relationnel, le 24 juin dernier.
Saisie par les parents de Vincent Lambert, la Cour européenne des droits de l’homme a demandé à la France le 25 juin de « suspendre provisoirement l’exécution de l’arrêt du Conseil d’État » en attendant que la Cour se prononce sur la recevabilité et le bien-fondé de l’affaire.
Mille signes de Mgr Podvin
La vie est un don
Qu’est-donc cette idéologie qui cherche à amalgamer l’hydratation d’un frère souffrant à de l’acharnement ? Un trait de civilisation élémentaire n’est-il pas depuis toujours de prodiguer le verre d’eau à autrui, humecter ses lèvres, serait-il notre pire ennemi ? En quoi serait-il inconvenant de le faire à un proche en état « pauci-relationnel »? Ce que l’on nomme « l’affaire Lambert » fait, hélas, dire de nombreuses aberrations. L’essentiel est d’être près de celui que l’on aime jusqu’au bout. Présence humble et aimante. Les mains vides en offrande d’une affection partagée. Le plus fragile serait-il devenu indigne d’être accompagné ? Le fait que les proches de Vincent se déchirent, le fait qu’une instance supérieure ne se suffise pas à en discerner et juger, tout cela doit rendre humble devant la complexité et la douleur. Ces limites humaines et institutionnelles attestent que la vie est toujours plus grande que ce que nous en disons. Elle est un don ! Ne vouloir ni acharnement, ni suicide assisté, consiste à choisir la voie étroite d’une fidélité palliative. Redisons-le avec la force de l’amour.