Synode 2014 : la volonté d'accompagner les divorcés-remariés

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Le card. Erdo présente l’Instrument de travail

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Pour le prochain synode « extraordinaire » des évêques sur la famille en octobre 2014, l’Église a la volonté d’accompagner le chemin des personnes s’étant mariées sacramentellement puis divorcées et remariées: un chemin qui « peut être plein de joies et de douleurs », et qui « doit être aidé » par la communauté ecclésiale, souligne le cardinal Erdő.

L’Instrument de travail (Instrumentum laboris) du synode qui aura lieu du 5 au 19 octobre 2014 sur le thème « Les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation », a été publié ce jeudi 26 juin.

Il a été présenté ce matin au Vatican par le cardinal italien Lorenzo Baldisseri, Secrétaire général du synode, le cardinal Peter Erdő, archevêque d’Esztergom-Budapest (Hongrie), Rapporteur général, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris (France), président délégué, Mgr Bruno Forte, archevêque de Chieti-Vasto (Italie), secrétaire spécial et les époux Francesco Miano et Pina De Simone.

Élaboré à partir des réponses des épiscopats du monde au questionnaire envoyé à l’automne 2013, l’Instrument de travail cherche « à mieux identifier les problèmes liés à la pastorale des familles », a expliqué le cardinal Erdő.

Des valeurs appréciés par beaucoup

« Le document offre un panorama de la situation de cette pastorale à partir de deux perspectives », a-t-il précisé : au premier niveau, la « conscience de l’enseignement du Christ et de l’Église sur le mariage, et de la vraie réalité de la famille selon le dessein de Dieu ».

Le document constate que si les vérités « les plus essentielles de l’Evangile » sont « largement connues » par le Peuple de Dieu, les documents du Magistère le sont moins. En outre, « si parmi les croyants certains acceptent ces vérités et en sont convaincus, d’autres restent critiques ou résistants quant à certains aspects ».

Le deuxième niveau de perspective, c’est celui du « comportement réel des personnes », à propos duquel le cardinal a diagnostiqué « un élément marquant au niveau sociologique : le refus plus ou moins général des institutions », dans un contexte « d’individualisme et de subjectivisme ».

« Dans de nombreuses régions du monde, les réponses ont montré que les gens se marient de moins en moins, même civilement », a-t-il ajouté. Mais « la vérité de la personne humaine, le rôle de la communauté dans le développement de la personne sont des valeurs appréciées par beaucoup, même par des non catholiques ou non chrétiens ».

Un chemin de joies et de douleurs

Évoquant diverses situations difficiles pour les familles (travail précaire, migration, pauvreté, guerres…), le cardinal s’est arrêté plus longuement sur la question des personnes divorcées remariées : « certains pays parlent d’une « souffrance de ne pas pouvoir participer aux sacrements » mais dans d’autres pays beaucoup ne demandent rien car ils ne savent pas qu’ils ne peuvent pas participer aux sacrements, ou bien ils y sont indifférents ».

Il a mis en relief « l’expérience particulière des personnes qui, catholiques baptisées, ne s’étaient jamais réellement préoccupées de leur foi et qui seulement après un mariage canonique, un divorce et un mariage civil, commencent à arriver à la foi personnelle, grâce au témoignage d’amis, de familles… »

« Ces personnes découvrent à la lumière de leur foi ‘retrouvée’ que leur condition matrimoniale actuelle présente des problèmes dans leur vie ecclésiale. Leur approche n’est pas revendicative, mais ressemble à celle de ceux qui avancent sur le chemin de la conversion. Ce chemin peut être plein de joies et de douleurs, mais il peut et doit être aidé par la communauté des fidèles », a conclu le cardinal.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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