Prêtres, faites le choix de la fraternité!

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Rencontre avec le clergé de Cassano (texte intégral)

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Le pape exhorte les prêtres à « faire le choix de la fraternité » c’est-à-dire à « être des prêtres ensemble, à suivre le Seigneur non pas seuls, non pas un par un, mais ensemble, dans la grande variété des dons et des personnalités ».

Au cours de sa visite pastorale à Cassano all’Jonio, dans la province de Cosenza en Calabre, le 21 juin 2014, le pape François a en effet rencontré les prêtres diocésains à midi, en la cathédrale de la ville.

Il les a invités à choisir « la beauté de la fraternité », face à « un certain individualisme pastoral » dans les diocèses. La fraternité « ne saurait être une chose laissée au pur hasard, aux circonstances favorables », elle est « un choix, qui correspond au don de la communion du clergé en Jésus Christ, autour de l’évêque ».

« Quand Jésus dit : « À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jn 13,35), il le dit certes pour tout le monde, mais avant tout pour les Douze, pour ceux qu’il a appelés à le suivre de plus près », a souligné le pape.

Il a également témoigné de « la joie d’être prêtre », « d’être appelé par le Seigneur Jésus à aller vers les autres pour apporter sa parole, son pardon ». Pour être toujours des « canaux » de son amour et non des « écrans », le pape leur a conseillé « de rester devant le Seigneur dans le silence de la prière ».

Enfin, il les a encouragés à « faire sentir la proximité de Dieu » aux familles, qui traversent « un moment difficile » : les prêtres sont « appelés à être des témoins, des médiateurs de cette proximité avec les familles et de cette force prophétique pour la famille ».

A.K.

Discours du pape François

Chers prêtres,

Je vous remercie pour votre accueil ! J’ai tant désiré cette rencontre avec vous qui portez le poids quotidien du travail paroissial.

Je voudrais, avant tout, partager avec vous la joie d’être prêtres. La surprise toujours nouvelle d’avoir été appelé, ou plutôt, d’être appelé par le Seigneur Jésus. Appelé à le suivre, à être avec Lui, pour aller vers les autres en L’apportant, [en apportant] sa parole, son pardon… Il n’y a rien de plus beau pour un homme, n’est-ce pas ? Quand nous, prêtres, nous sommes devant le tabernacle, et nous y arrêtons un moment, en silence, alors nous sentons le regard de Jésus à nouveau sur nous, et ce regard nous renouvelle, nous ranime…

Certes, parfois il n’est pas facile de rester devant le Seigneur ; ça n’est pas facile parce que nous sommes pris par tant de choses, par tant de personnes ; mais parfois ça n’est pas facile parce que nous éprouvons un certain malaise, le regard de Jésus nous inquiète un peu, nous met aussi en crise. Mais cela nous fait du bien ! Dans le silence de la prière, Jésus nous montre si nous travaillons comme de bons ouvriers, ou si nous sommes devenus un peu des « employés » ; si nous sommes des « canaux » ouverts, généreux à travers lesquels son amour, sa grâce, s’écoule abondamment, ou si au contraire nous nous mettons nous-mêmes, au centre, et au lieu de « canaux », nous devenons des « écrans » qui ne favorisent pas la rencontre avec le Seigneur, avec la lumière, avec la force de l’Évangile.

Et la seconde chose que je souhaite partager avec vous c’est la beauté de la fraternité: d’être des prêtres ensemble, de suivre le Seigneur non pas seuls, non pas un par un, mais ensemble, dans la grande variété des dons et des personnalités ; c’est précisément cela qui enrichit le presbytérat, cette variété de provenances, d’âges, de talents… Et le tout vécu en communion, dans la fraternité.

Cela aussi n’est pas facile, ni immédiat, ni acquis. D’abord parce que nous les prêtres, nous sommes nous sommes nous aussi plongés dans la culture subjectiviste d’aujourd’hui, cette culture qui exalte le moi jusqu’à l’idolâtrer. Et à cause d’un certain individualisme pastoral qui est malheureusement répandu dans nos diocèses. C’est pourquoi nous devons réagir à cela en faisant le choix de la fraternité. Je parle volontairement de « choix ». Car cela ne saurait être une chose laissée au pur hasard, aux circonstances favorables… Non, c’est un choix, qui correspond à la réalité qui nous constitue, au don que nous avons reçu mais qui doit toujours être accueilli et cultivé: la communion du clergé en Jésus Christ, autour de l’évêque. Cette communion demande d’être vécue en cherchant des formes concrètes adaptées aux époques et à la réalité du territoire, mais toujours dans une perspective apostolique, avec un style missionnaire, en menant une vie fraternelle et simple. Quand Jésus dit : « À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jn 13,35), il le dit certes pour tout le monde, mais avant tout pour les Douze, pour ceux qu’il a appelés à le suivre de plus près.

La joie d’être prêtres et la beauté de la fraternité. Ce sont les deux choses que je trouvais les plus importantes en pensant à vous. Une dernière chose rapidement : je vous encourage dans votre travail avec les familles et pour la famille. C’est un travail que le Seigneur nous demande de faire tout particulièrement en ce moment, qui est un moment difficile pour la famille en tant qu’institution et pour les familles, à cause de la crise. C’est précisément quand les temps sont difficiles, que Dieu fait sentir sa proximité, sa grâce, la force prophétique de sa Parole. Et nous sommes appelés à être des témoins, des médiateurs de cette proximité avec les familles et de cette force prophétique pour la famille.

Chers frères, je vous remercie. Et avançons, animés par cet amour commun pour le Seigneur et la sainte mère Église. Que la Vierge Marie vous protège et vous accompagne. Restons unis dans la prière. Merci !

Traduction de Zenit, Océane Le Gall

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