« Réhabiliter la politique » : le pape François a lu, apprécié et il cite laDéclaration de la Commission Sociale de l'Episcopat français publié en 1999 visant à « porter sur la politique un regard renouvelé et susciter, dans ce domaine, d’autres comportements ».
C’est ce qu’il explique dans un entretien avec Henrique Cymerman, dans les colonnes au quotidien La Vanguardia, vendredi dernier, 13 juin 2014.
Le pape évoque les nombreux Chefs d’Etat qu’il a rencontrés: “Beaucoup sont venus et la variété est intéressante. Chacun a sa personnalité. J’ai été frappé par un fait transversal chez les jeunes politiciens, qu’ils soient du centre, de gauche ou de droite. Ils parlent peut-être des mêmes problèmes mais avec une musique nouvelle, et cela me plaît. Cela me donne de l’espérance parce que la politique est l’un des formes les plus élevées de l’amour, de la charité. »
« Pourquoi ? » demande le pape qui répond : « Parce qu’il conduit au bien commun, et une personne qui, en pouvant le faire, ne s’engage pas en politique en vue du bien commun, c’est de l’égoïsme. Ou si l’on use la politique pour son bien personnel, c’est de la corruption. »
« Il y a quinze ans, les évêques français ont écrit une réflexion ayant pour titre : « Réhabiliter la politique ». C’est un texte précieux parce que c'est un très beau texte fait réaliser toutes ces choses. »
Dans leur document, les évêques français concluent sur cet appel aux politiques à la « cohérence »: « L’Eglise n’a ni compétence technique propre ni pouvoir institutionnel à finalité politique, mais elle a vocation à stimuler les énergies spirituelles, à rappeler le rôle fondateur des valeurs de transcendance et de spiritualité pour la construction d’un monde plus digne de l’homme, fils de Dieu. Elle invite les chrétiens à chercher, dans leurs groupes et mouvements respectifs, à discerner, à agir avec les autres croyants et avec les hommes de bonne volonté. C’est pourquoi, à la suite du document des évêques de France sur " Pour une pratique chrétienne de la politique " de 1972 et de leur " Lettre aux Catholiques de France " de 1996, nous renouvelons l’appel à constituer des espaces de rencontre, de partage et de confrontation entre personnes diversement engagées dans la politique, afin de dégager une cohérence toujours plus grande entre l’engagement personnel et l’appel de l’Evangile. »