Le cardinal Malcolm Ranjith, archevêque de Colombo, annonce que le pape sera au Sri Lanka du 13 au 15 janvier 2015, indique « Eglises d’Asie » (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris: l’Eglise y attend du pape des gestes pour favoriser la paix.
La Vatican n'a pas encore annoncé officiellement les dates. Aucune confirmation non plus quant au voyage aux Philippines.
Paul VI s’est rendu au Sri Lanka en décembre 1970, et Jean-Paul II en janvier 1995. La communauté catholique locale traverse actuellement une période difficile indique EDA : en janvier dernier, recevant les évêques sri-lankais pour leur visite ad limina, le pape les avait exhortés « à continuer à jouer leur rôle dans la réconciliation entre le gouvernement et la minorité tamoule ».
Les catholiques représentent environ 7 % des 20 millions d'habitants et ils sont aussi bien des Tamouls que des Cinghalais: son unité est fragilisée par leurs antagonismes.
Le pape François rencontrera le président Mahinda Rajapaksa, qui refuse pour le moment que les Nations Unies enquêtent sur les violations des droits de l’homme et les crimes de guerre commis durant le conflit avec les Tigres tamouls, précise EDA.
Pour l'agence des MEP, le pape ne manquera pas de poser « un geste de paix pour favoriser la réconciliation entre Tamouls et Cinghalais ».
Quant au voyage aux Philippines, le plus grand pays catholique d’Asie, il présente, fait observer la même source, « moins de difficultés politiques » (1).
Le cardinal archevêque de Manille, Mgr Luis Antonio Tagle, a fait part du désir du pape de rencontrer des victimes du typhon Yolanda (Haiyan) et du tremblement de terre qui ont frappé les Visayas, au centre de l’archipel, l’an dernier. L’effet de « sa venue sera plus fort que le typhon, mais dans un sens positif », a déclaré le cardinal.
Les sujets sensibles ne manquent cependant pas, continue EDA : l’Eglise catholique dénonce les effets négatifs du développement économique et de la mondialisation, de l’émigration des Philippins et de ses conséquences sur les familles, des inégalités ou de la dégradation de l’environnement. L'Eglise estime aussi que l’action gouvernementale est contraire à la défense de la vie. »
EDA fait aussi état de l’accord encore fragile signé en mars dernier entre le gouvernement et le MILF pour la résolution du conflit de Mindanao, dans le sud, une région où la paix reste à construire ». Là encore l’Eglise souhaiterait un geste pour promouvoir la paix.
Le pape François avait évoqué les invitations reçues du Sri Lanka et des Philippines en disant, sur l’avion qui le ramenait de Rio de Janeiro à Rome, en juillet dernier: « Je dois aller en Asie, parce que le pape Benoît n’a pas eu le temps de se rendre en Asie et que c’est important. »
Il avait confirmé ces deux projets dans l'avion qui le ramenait de Tel Aviv à Rome le 26 mai.
Il doit aussi se rendre en Corée du Sud (14-18 août) à l'occasion des VIèmes Journées asiatiques de la jeunesse en août prochain et pour la béatification de 124 martyrs: un prêtre chinois et 123 laïcs coréens.
NOTES
(1) Le dernier déplacement d’un pape aux Philippines remonte au voyage de Jean Paul II à Manille en 1995.
(2) Avant le pape François, le pape Jean Paul II avait effectué deux visites en Corée du Sud, la première en mai 1984, qui avait vu la béatification de 103 martyrs de Corée, et la seconde en octobre 1989.