Paix en Terre Sainte : le patriarche Bartholomaios à Rome

André et Pierre prieront ensemble pour la paix

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Le patriarche oecuménique de Constantinople Bartholomaios Ier sera à Rome dimanche 8 juin, pour participer à la prière pour la paix en Terre Sainte, un dimanche où le calendrier grégorien fête la Pentecôte, en Occident.

Le pape François a invité les présidents Mahmoud Abbas et Shimon Perez à prier chez lui au Vatican pour la paix en Terre Sainte, lors de la messe de Bethléem, dimanche 25 mai, et il a renouvelé cette invitation le lendemain, recevant immédiatement un oui du président palestinien et du président israélien.

Le patriarche arrive dès samedi 7 juin et il repartira au Phanar lundi 9 juin, indique le Patriarcat à Zenit. La prière aura lieu dimanche en fin d’après-midi.

Le détail de l’organisation sera présenté vendredi matin 6 juin au Vatican par l’organisateur, le P. Pierbattista Pizzaballa, ofm, Custode de Terre Sainte. 

Le pape François avait en effet demandé, le 28 mai de ne pas les « laisser seuls » : « Je vous demande de ne pas nous laisser seuls. Vous, priez, priez beaucoup pour que le Seigneur nous donne la paix dans cette Terre bénie. »

Le dialogue et le pardon

André répond en faisant le voyage de Rome, pour venir prier avec Pierre pour la paix, un geste fraternel très fort, lourd de signification, qui s’inscrit dans le prolongement de la rencontre à Jérusalem, et de la prière au lieu de la résurrection du Christ, le dimanche 25 mai, pour marquer le 50e anniversaire de la rencontre de Paul VI et Athénagoras.

Dans leur déclaration commune, de Jérusalem, le 25 mai dernier, le patriarche et le pape disent notamment:« ce ne sont pas les armes, mais le dialogue, le pardon et la réconciliation qui sont les seuls moyens possibles pour obtenir la paix. »

Dans un tweet du 31 mai, le patriarche écrit que « la paix est un reflet de l’amour: un amour qui se manifeste dans l’humilité, la miséricorde, et des actions justes ».

Au cours de son pèlerinage en Terre Sainte, le patriarche oecuménique a lui-même rencontré personnellement les présidents Abbas et Peres.

Dans son allocution à la basilique de la Résurrection, le patriarche avec dit l’urgence de la paix : « Le fanatisme religieux menace désormais la paix dans tant de régions du globe, où le don de la vie est sacrifié sur l’autel de la haine religieuse. Devant cette situation, le message qui émane de ce tombeau qui donne la vie, il est urgent et clair : aimer l’autre, l’autre avec ses différences, qui suit d’autres religions et confessions. Les aimer comme des frères et des sœurs. La haine conduit à la mort, tandis que l’amour « chasse la crainte » (1 Jn 4, 18) et conduit à la vie. »

Il soulignait que cette paix venait de l’amour du Christ ressuscité en disant : « Chers amis, il y a cinquante ans, deux grands guides de l’Eglise, le pape Paul VI et le Patriarche œcuménique Athénagoras, chassèrent la crainte, chassèrent d’eux la crainte qui avait prévalu pendant un millénaire, une peur qui tint les deux anciennes Eglises, l’occidentale et l’orientale, à distance l’une de l’autre,  voire même parfois l’une contre l’autre. Mais quand ils se sont placés devant cet espace sacré, ils ont transformé leur peur en amour. Et aujourd’hui nous voici ici avec sa Sainteté le pape François, leurs successeurs, en train de suivre leurs traces et honorer leur héroïque initiative. Nous avons échangé une accolade d’amour, pour continuer notre marche vers la pleine communion dans l’amour et la vérité (cf. Ep 4, 15) afin que « le monde croie » (Jn 17, 21), car aucune autre voie que celle de l’amour, de la réconciliation, de la paix authentique et de la fidélité à la Vérité, ne conduit à la vie. »

Je vous demande de ne pas nous laisser seuls

« La rencontre de prière pour la paix, à laquelle le Saint-Père François a invité les présidents d’Israël, Shimon Peres, et de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, aura lieu le dimanche 8 Juin,  dans l’après-midi, au Vatican. Cette date a été, en effet, acceptée par les deux parties », a annoncé le Saint-Siège, jeudi 29 mai.

La veille, mercredi 28 mai, lors de l’audience générale, place Saint-Pierre, le pape avait redit le sens de son invitation, en demandant aux catholiques de prier avec eux pour la paix: « J’ai invité le président d’Israël et le président de la Palestine, tous deux hommes de paix et artisans de paix, à venir au Vatican prier ensemble avec moi pour la paix. Et, s’il vous plaît, je vous demande de ne pas nous laisser seuls. Vous, priez, priez beaucoup pour que le Seigneur nous donne la paix dans cette Terre bénie. Je compte sur vos prières. Fort, priez, en ce temps, priez beaucoup pour que vienne la paix. »

Au terme de l’audience générale du 21 mai, le pape avait averti que son voyage était « strictement religieux ». Son invitation se situe donc dans ce cadre.

Le pape avait dit, à Bethléem: « En ce lieu, où est né le Prince de la paix, je désire adresser une invitation à Vous, Monsieur le Président Mahmoud Abbas, et à Monsieur le Président Shimon Peres, pour faire monter ensemble avec moi une prière intense en invoquant de Dieu le don de la paix. J’offre ma maison, au Vatican, pour accueillir cette rencontre de prière. »

Adhésions en Italie et en Argentine

Il avait ajouté: « Tous nous désirons la paix ; beaucoup de personnes la construisent chaque jour par de petits gestes ; nombreux sont ceux qui souffrent et supportent patiemment les efforts de beaucoup de tentatives pour la construire. Et tous – spécialement ceux qui sont placés au service de leur peuple – nous avons le devoir de nous faire instruments et artisans de paix, avant tout dans la prière. »

« Construire la paix est difficile, mais vivre sans paix est un tourment. Tous les hommes et toutes les femmes de cette Terre et du monde entier nous demandent de porter devant Dieu leur aspiration ardente à la paix », avait insisté le pape.

La Conférence épiscopale italienne (CEI) se joint à cette prière. Les catholiques sont invités à « prier pour la paix au Moyen-Orient et pour le bon déroulement de la rencontre de prière ».

Une autre prière aura lieu vendredi 6 juin, à l’initiative de l’Action catholique en Argentine et en Italie qui proposent aux paroisses, aux écoles ou même aux entreprises de respecter une minute de silence et de prière à 13h, pour soutenir l’initiative du pape.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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