« Jean Paul II pourrait être appelé le saint patron de votre liberté », déclare le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État du Vatican, au premier jour de sa visite en Pologne.
Le cardinal Parolin est en effet en Pologne – Varsovie, Cracovie, Wadowice et Czestochowa – du 1er au 4 juin 2014, à l’occasion du vint-cinquième anniversaire de la liberté du pays (1989), après la chute du régime communiste.
Le cardinal a notamment présidé une messe d’action de grâce pour la canonisation de Karol Wojtyla, en l’église de la Divine Providence à Varsovie hier, 2 juin. Au cours de son homélie, il a rappelé que « la victoire du Christ s’est réalisée par la croix » et que la victoire de la Pologne, elle aussi, « est arrivée par la croix ».
« Je connais l’histoire de votre combat pour la liberté, je suis au courant du lourd tribut de sang payé par les polonais durant ces deux derniers siècles. Je connais l’histoire du partage de la Pologne par trois envahisseurs. Les combats des Polonais pour la liberté durant la seconde guerre mondiale sont bien connus », a-t-il souligné, déplorant « le destin tragique » de la Pologne et « les décisions géopolitiques » qui suivirent.
« Ce fut le Chemin de croix de la Pologne vers la liberté », a-t-il estimé. Toutefois, le cardinal a invité à ne pas cultiver d’amertume : il faut avant tout remercier Dieu pour Karol Wojtyla « et son grand pontificat », car « à travers lui, le Seigneur a réalisé de grandes choses. Jean-Paul II a considérablement contribué à la libération de la Pologne », et mériterait pour cela d’être appelé « le saint patron de votre liberté ! ».
Mais Karol Wojtyla fait partie de la longue liste de saints, martyrs et témoins de foi de Pologne : parmi eux, le Primat de Pologne, le cardinal Stefan Wyszynski, qui a « courageusement affronté les moments difficiles sous le régime communiste, en véritable maître d’amour du Christ et de l’Église. Sans le cardinal Wyszynski, il n’y aurait pas eu de pape polonais ».
Ces témoins du Christ invitent à l’espérance, y compris dans les questions actuelles, a poursuivi le cardinal Parolin, rappelant que « le dernier mot n’appartient pas à ceux qui annoncent la fin de la famille traditionnelle, mais à la Providence qui réalise ses plans à travers la famille ».
« Que le plein respect du droit à la liberté religieuse devienne un garant pour la paix sociale et un critère de base pour voir dans quelle mesure les autres droits humains sont respectés », a-t-il conclu.
Le cardinal a également présidé l’ordination épiscopale du nonce apostolique au Zimbabwe, Mgr Marek Zalewski. Aujourd’hui, il participera à la remise du prix Solidarnosc à Mustafa Cemilev, leader des tartares de Crimée. Avant de rentrer, il présidera une liturgie à laquelle assisteront les plus hautes autorités polonaises.
Traduction d’Océane Le Gall avec Anne Kurian