Le pape François rappelle que l’évêque est fait pour défendre le peuple qui lui est confié contre les « loups ». Il a en effet conféré l’ordination épisciopale à Mgr Fabio Fabene, sous-secrétire – « numéro 3 » – du Secrétariat du synode des évêques, vendredi, 30 mai, à 17 h en la basilique Saint-Pierre.
Prêtre du diocèse de Viterbe, en Italie, Mgr Fabene est né en 1959 et il a été ordonné prêtre en 1984, et il a été nommé évêque par le pape François le 8 avril dernier.
Expliquant le sens du mot grec « episcopos », le pape donne ces consignes au nouvel évêque: « Veille sur toi même et veille sur le peuple de Dieu. Veiller signifie être vigilant, être attentif, pour se défendre soi-même de tant de péchés et de tant d’attitudes mondaines, pour défendre le peuple de Dieu des loups dont Paul disait qu’ils allaient venir. »
A.B.
Homélie du pape François
Très chers frères et fils, réfléchissons attentivement à quelle haute responsabilité ecclésiale est promu notre frère.
Notre Seigneur Jésus-Christ, envoyé par le Père libérer les hommes, envoya, quand il était dans le monde, les douze apôtres, afin que, remplis de la puissance de l’Esprit Saint, et les rassemblant sous l’unique Pasteur, ils annoncent l’Evangile à tous les peuples, qu’ils les sanctifient et les conduisent au salut.
Afin de perpétuer ce ministère apostolique de génération en génération, les Douze s’adjoignirent des collaborateurs en leur transmettant, par l’imposition des mains, le don de l’Esprit Saint reçu du Christ, qui confère la plénitude du sacrement de l’Ordre. Ainsi, par la succession ininterrompue des évêques dans la tradition vivante de l’Eglise, ce ministère originel a été conservé et l’œuvre du Sauveur continue et se développe jusqu’à nos jours.
Notre Seigneur lui-même, Jésus-Christ, le grand-prêtre éternel est présent au milieu de vous dans l’évêque entouré de ses prêtres. En fait, c’est le Christ qui, dans le ministère de l’évêque, continue à prêcher l’Evangile du salut et à sanctifier les croyants grâce aux Sacrements de la foi ; c’est le Christ qui, dans la paternité de l’évêque, ajoute de nouveaux membres à son corps qui est l’Eglise ; c’est le Christ qui, dans la sagesse et la prudence de l’évêque, guide le peuple de Dieu pendant son pèlerinage terrestre jusqu’au bonheur éternel.
Accueillez donc avec joie et gratitude notre frère que nous évêques, nous associons aujourd’hui au collège épiscopal, par l’imposition des mains. Rendez-lui l’honneur dû au ministre du Christ et au dispensateur des mystères de Dieu, auquel est confié le témoignage de l’Evangile et le ministère de l’Esprit pour la sanctification. Rappelez-vous les paroles de Jésus aux apôtres : « Qui vous écoute m’écoute, qui vous méprise me méprise ; et qui me méprise méprise celui qui m’a envoyé » (Lc 10,16).
Quant à toi, Fabrice, très cher frère, élu du Seigneur, pense que tu as été choisi parmi les hommes et que, pour les hommes, tu as été constitué pour ce qui concerne Dieu. Tu as été élu parmi le troupeau : que jamais la vanité, l’orgueil, la superbe ne te viennent. Tu as été constitué pour les hommes : que toujours ton comportement soit de service. Ainsi, comme Jésus. En fait l’épiscopat est le nom d’un service, et non d’un honneur, puisqu’il revient à l’évêque de servir plus que de dominer, selon le commandement du Maître : « Que le plus grand parmi vous se fasse le plus petit et qui gouverne devienne comme celui qui sert. » Je te recommande d’avoir en tête les paroles de Paul que nous avons entendues aujourd’hui : veille sur toi même et veille sur le peuple de Dieu. Veiller signifie être vigilant, être attentif, pour se défendre soi-même de tant de péchés et de tant d’attitudes mondaines, pour défendre le peuple de Dieu des loups dont Paul disait qu’ils allaient venir.
Annonce la Parole en toute occasion à temps et à contretemps ; admoneste, reprends, exhorte en toute magnanimité et doctrine. Et, par la prière et par l’offrande du Sacrifice pour ton peuple, puise à la plénitude de la sainteté du Christ la richesse multiforme de la grâce divine. Veiller sur le peuple signifie aussi prier, prier pour le peuple, comme Moïse le faisait : les mains levées, une prière d’intercession, une prière courageuse face à face avec le Seigneur, pour le peuple.
Dans l’Eglise qui t’est confiée sois le gardien et dispensateur fidèle des mystères du Christ. Placé par le Père à la tête de sa famille, suis toujours l’exemple du Bon Pasteur, qui connaît ses brebis, est connu d’elles et qui n’a pas hésité à donner sa vie pour elles.
Aime avec l’amour d’un père et d’un frère tous ceux que Dieu te confie : avant tout les prêtres et les diacres, tes collaborateurs dans le ministère, mais aussi les pauvres, les sans-défense et ceux qui ont besoin d’accueil et d’aide. Exhorte les fidèles à coopérer à l’engagement apostolique et écoute volontiers.
Sois très attentif à ceux qui n’appartiennent pas à l’unique bergerie du Christ, parce qu’eux aussi t’ont été confiés par le Seigneur. Et prie pour eux.
Rappelle-toi que dans l’Eglise catholique, rassemblée dans le lien de la charité, tu es uni au collège des évêques et que tu dois porter en toi la sollicitude de toutes les Eglises, en secourant généreusement celles qui ont le plus besoin d’aide. Je crois que cela te sera facile dans la charge qui t’est confiée au Secrétariat du synode des évêques.
Veille, veille avec amour sur tout le troupeau, au milieu duquel l’Esprit Saint te place pour gouverner l’Eglise de Dieu. Veille, ne t’endors pas, veille, sois de garde et que le Seigneur t’accompagne, t’accompagne dans cette vigilance qu’aujourd’hui je te confie au nom du Père, dont tu rends l’image présente, au nom de Jésus-Christ son Fils, par lequel tu es constitué enseignant, prêtre et pasteur, au nom de l’Esprit Saint, qui donne la vie à l’Eglise et soutient notre faiblesse par sa puissance.
© Traduction de Zenit, Hugues de Warren