Jésus, la lumière du monde

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Lectio divina pour le 4ème Dimanche de Carême

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Après la symbolique de l’eau dans le désert (la Samaritaine), la liturgie continue à nous accompagner vers la veillée pascale par le thème de la lumière : un cierge à la main, nous traverserons avec Jésus les ténèbres de la mort pour célébrer la Résurrection. L’évangile de Jean nous présente ainsi l’aveugle de naissance (Jn 9), symbole de l’humanité égarée dans le péché, qui est guéri par Jésus, la Lumière du monde. Il est peu à peu amené à la foi qui lui permet de reconnaître le Messie, par opposition aux Pharisiens qui demeurent dans les ténèbres. Ainsi l’œuvre de Jésus est une illumination :

En prenant la condition humaine, il a guidé vers la lumière de la foi l’humanité qui s’en allait dans les ténèbres ; et par le bain qui fait renaître, il a donné aux hommes, nés dans le péché, de devenir vraiment fils de Dieu. (1)

L’intégralité de cette Lectio Divina est disponible en ligne.

Lumière sur les Lectures
Saint Paul dans la 2ème lecture s’adresse à la communauté d’Ephèse, immergée dans un monde païen où pullulent les cultes à mystère : des cérémonies cachées où la débauche et l’idolâtrie sont pratiquées. Le chrétien ne doit avoir aucune part avec elles : engendré par le baptême-illumination à la vie nouvelle (vous êtes devenus lumière), il doit rester fidèle et rejeter les œuvres des ténèbres. Il cite un hymne de la communauté (réveille-toi, ô toi qui dors…) qui exprime le mystère du baptême (nouvelle naissance) et l’attente de la résurrection finale (qui sera aussi une nouvelle naissance).

Pour la méditation
Considérons quelques signes que Jésus accomplit dans l’évangile de Jean : à Cana, il vient au secours des mariés qui n’ont plus de vin (Jn 2) ; en Samarie, il convertit une femme pécheresse (Jn 4) ; au bord du lac, il multiplie les pains (Jn 6) ; à Jérusalem, il guérit un paralytique (Jn 5) et un aveugle-né (Jn 9)… Dans tous ces cas, il est le visage de Dieu qui se penche sur les affligés, les nécessiteux, les défigurés : toutes ces situations-limites l’atteignent dans son cœur et Il ne peut rester indifférent.

Nous imaginons souvent Dieu comme un grand horloger qui aurait conçu une mécanique parfaite et l’aurait abandonnée à son sort : c’est la vision philosophique des ‘Lumières’ qui oublient la paternité divine. Au contraire, l’évangile de l’aveugle-né nous montre que Dieu accompagne à chaque instant sa création, qu’Il la soutient et la redresse dans ses défigurations. En Jésus, Dieu « sort » à la rencontre de l’homme, lui rend sa dignité comme en une nouvelle création, pour l’inviter de nouveau à la communion avec Lui.

Les Pères ont ainsi souvent décrit cette action de Jésus, le Verbe incarné, en parallèle avec la Création, comme par exemple saint Jean Chrysostome :
« Lorsqu’il eut affaire à l’aveugle-né, ce ne fut plus par une parole, mais par un acte, qu’il lui rendit la vue : il en agit de la sorte non sans raison ni au hasard, mais afin de faire connaître la Main de Dieu qui, au commencement, avait modelé l’homme. Et c’est pourquoi, comme les disciples lui demandaient par la faute de qui, de lui-même ou de ses parents, cet homme était né aveugle, le Seigneur déclara : ‘Ni lui n’a péché, ni ses parents, mais c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui.’ Ces ‘œuvres de Dieu’ sont le modelage de l’homme, car c’est bien par un acte qu’il avait effectué ce modelage, selon ce que dit l’Écriture : ‘Et Dieu prit du limon de la terre, et il modela l’homme.’ C’est pour cela que le Seigneur cracha à terre, fit de la boue et en enduisit les yeux de l’aveugle, montrant par-là de quelle façon avait eu lieu le modelage originel et, pour ceux qui étaient capables de comprendre, manifestant la Main de Dieu par laquelle l’homme avait été modelé à partir du limon. » (2)

Prière
Seigneur, c’est Toi qui m’as modelé dans le sein de ma Mère. C’est Toi qui nous a tous modelés en la création d’Adam, et c’est Toi qui viens à notre rencontre pour nous soigner. Comme le bon Samaritain, Tu te penches sur nos blessures, Tu les soignes et nous conduis à l’hôtellerie qui est ton Eglise. Merci pour tant d’attention, pour tant de tendresse vis-à-vis de nos fragilités. Merci de nous porter inlassablement à la maison du Père. Merci d’être le Chemin, la Vérité et la Vie.

Résolution
Cette semaine, je recevrai le sacrement de la réconciliation pour vivre plus intensément mon chemin vers Pâques, et j’insisterai plus particulièrement sur le péché contre la charité : les jugements sans fondement, les paroles qui blessent, la médisance, et les condamnations des autres qui pullulent dans mon cœur. Tout cela m’empêche de porter sur les autres un regard serein et bienveillant, de les voir comme Dieu les voit.

L’intégralité de cette Lectio Divina est disponible en ligne.
(1) Préface de la messe du 4º dimanche de Carême.
(2) Saint Jean Chrysostome, Adversus Haereses, V, 15, 2. SC 153 p. 203.

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Nicolas Bossu

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