Media, fuyez ces trois péchés : désinformation, calomnie, diffamation

Trois formes de mensonge

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Le pape François diagnostique les « péchés des media » –  désinformation, calomnie, diffamation, filles du mensonge –, il met en garde contre la logique du « gros » qui mange le « petit », et contre les pièges de l’intellectualisme, de l’esthétisme sans bonté et de la beauté artificielle.

Le pape a reçu en audience en la salle Clémentine du palais apostolique du Vatican, les membres de l’association « Corallo », un réseau de radios et télévisions italiennes d’inspiration catholique présent dans toutes les régions d’Italie.

Trois formes du mensonge

Le pape a diagnostiqué trois « péchés des media », demandant aux media catholique de s’en garder. Ce sont trois formes « très graves » de « mensonge »: « la désinformation, la calomnie et la diffamation ».

« Ces deux dernières sont très graves, a fait observer le pape, mais pas si dangereuses que la première. Pourquoi ? La calomnie est un péché mortel, mais on peut faire la lumière et arriver à savoir que c’est une calomnie. La diffamation est un péché mortel, mais on peut arriver à dire : c’est une injustice, parce que cette personne a fait cette chose à cette époque, puis elle s’est repentie, elle a changé de vie. Mais la désinformation c’est dire les choses à moitié, ce qui me convient le mieux, et ne pas dire l’autre moitié. Et ainsi, ce que voit la TV ou ce qu’entend la radio, ne peut pas faire un jugement parfait, parce qu’elle n’a pas les éléments et on  ne les lui donne pas. Fuyez, je vous en prie, ces trois péchés : désinformation, calomnie, et diffamation. »

Vérité, bonté, beauté, ensemble

Il a invité les media catholiques à chercher la vérité, mais pas seulement, la vérité, la bonté et la beauté « ensemble » tout en dévoilant les risques : « Sur le chemin de la vérité, sur les trois routes, on peut trouver des erreurs, et des pièges. « Je pense, je chercher la vérité… » : prends garde de ne pas devenir un intellectuel sans intelligence. « Je vais à la recherche de la bonté… » : prends garde à ne pas devenir un esthète sans bonté. « Moi, j’aime la beauté… » : oui, mais prends garde à ne pas faire ce que l’on fait souvent : « maquiller » la beauté, chercher des cosmétiques pour en faire une beauté artificielle qui n’existe pas. La vérité, la bonté et la beauté telles elles viennent de Dieu et sont dans l’homme. Et c’est cela le travail des media, le vôtre ! »

Refuser la logique du gros qui mange le petit

Le pape a fait observer, en prenant appui sur la première lettre de Paul aux Corinthiens que tous les media, « petits ou grands » sont des membres « harmonisés par leur vocation de service dans l’Eglise » : « Personne ne doit se sentir petit, trop petit par rapport à un autre trop grand. Tous petits devant Dieu, dans l’humilité chrétienne, mais tous nous avons une fonction. Tous ! Comme dans l’Eglise… Je voudrais poser cette question : qui est le plus important dans l’Eglise ? Le pape ou cette petite veille qui prie le chapelet tous les jours pour l’Eglise ? Que Dieu le dise, moi, je ne peux pas le dire. Mais chacun est important dans cette harmonie, parce que l’Eglise est l’harmonie dans la diversité. Le corps du Christ est cette harmonie de la diversité, et Celui qui fait l’harmonie c’est l’Esprit Saint : c’est Lui le plus important de tous. »

« C’est important : chercher l’unité et ne pas fonctionner selon la logique du gros poisson qui avale le petit », a insisté le pape.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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