Le martyrologe romain fait mémoire, notammment, le 22 mars, du bienheureux prêtre martyr de la Révolution française, François Chartier (+1794).
François Chartier a été béatifié par Jean-Paul II le 19 février 1984, parmi les 98 compagnons – 12 prêtres, 3 religieuses et 84 laïcs, hommes et femmes -, du P. Guillaume Repin, lui-même guillotiné à Angers, en janvier 1794.
« Dans les attendus des sentences, expliquait Jean-Paul II dans l’homélie pour leur béatification, on les a accusés de compromission avec les « forces contre-révolutionnaires »: il en est ainsi dans presque toutes les persécutions, d’hier et d’aujourd’hui. Mais ce que ces hommes et ces femmes dont les noms ont été retenus – parmi beaucoup d’autres également méritants -, ont réellement vécu, ce qu’ils ont répondu aux interrogatoires des tribunaux ne laisse aucun doute sur leur détermination à rester fidèles, au péril de leur vie, à ce que leur foi exigeait, ni sur le motif profond de leur condamnation: la haine de cette foi que leurs juges méprisaient comme « dévotion insoutenable » et « fanatisme ». »
François Chartier, était né le 6 juin 1752 à Marigné, dans le Maine-et-Loire. Prêtre, il avait refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé, adoptée par l’Assemblée nationale constituante le 12 juillet 1790 et devenue loi en août. Le clergé se divisa en assermentés – « constitutionnels » – et « réfractaires ». Les évêques étaient élus et le clergé payé par l’Etat: il était donc désormais assujetti à l’Etat, de façon à rompre le lien avec le Successeur de Pierre.La quasi-totalité des évêques et la moitié des curés, refusèrent de prêter serment.
Le P. François Chartier paya sa liberté et sa fidélité au prix de sa vie: condamné à mort, il fut guillotiné à Angers le 22 mars 1794.
La Constitution civile sera condamnée par le pape PIe VI et abolie par le concordat de 1801.