Le martyrologe romain fait mémoire, le 17 mars, aux côtés du grand saint Patrick, saint patron de l’Irlande, d’autres saints dont saint Jean Sarkander, veuf, prêtre et martyr (1576-1620).
La Réforme protestante et les partisans de Jean Hus luttaient contre l’orthodoxie catholique, plongeant la Bohème et la Moravie dans le chaos et la guerre.
Jean Sarkander était né en Silésie autrichienne, aujourd’hui en République Tchèque, il fit ses études secondaires au collège des Jésuites de Prague. Il obtint son diplôme de philosophie au séminaire, mais il interrompit ensuite ses études de théologie pour se marier.
Après la mort de sa femme, il les reprit et il reçut l’ordination sacerdotale en 1607, à Grozin. Il fut nommé curé de Boskowitz, en Moravie, puis à Holleschau, dans le diocèse d’Olomütz, actullement Olomouc, en Slovaquie. Au service des catholiques de la région, il était en butte au harcèlement d’un grand propriétaire terrein, Bitowski von Bystritz, qui combattait l’Eglise catholique.
Pourtant le dialogue pastoral de Jean Sarkander lui permit, avec l’aide des Jésuites et du baron Labkovitz de Moravie, de ramener plus de deux cents Hussites et de Frères bohémiens à la foi catholique.
Mais la Guerre de Trente ans éclata en 1618. Des Protestants levèrent une armée qui occupa Hollenschau. Pour un temps, le prêtre se réfugia en Pologne, à Cracovie. Mais il revint pour ne pas abandonner les fidèles.
Lorsque les troupes polonaises avancèrent vers la ville, en 1620, il sortit en portant le Saint-Sacrement, et s’interposa pour éviter que le sang soit encore versé. Mais Bitowski le dénonça comme espion de la Pologne. Il fut arrêté et conduit à Olomouc, où l’on voulut lui faire violer le secret de la confession, par la torture: il devait dénoncer le baron Labkovitz.
Comme il restait fidèle, il fut plongé dans le soufre et des plumes auxquelles on mit le feu, puis on jeta sur ses brûlures de l’huile et de la poix. Son agonie dura plus d’un mois.