Le Carême sur les épaules de géants

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Le P. Cantalamessa introduit ses prédications

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« Sur les épaules des géants. Les grandes vérités de notre foi contemplées avec les Pères de l’Église latine » : c’est le thème des prédications de carême 2014 qui ont commencé ce vendredi matin, 14 mars, en la chapelle Redemptoris Mater du palais apostolique.

Le P. Raniero Cantalamessa, ofmcap, prédicateur de la Maison pontificale, explique le sens de l’expression « sur les épaules des géants », sur les pages de L’Osservatore Romano. Il cite des théologiens du Moyen-âge : « Nous sommes comme des nains assis sur les épaules des géants, de sorte que nous pouvons voir plus de choses et plus loin qu’eux, non pas grâce à l’acuité de notre regard ou à la hauteur de notre corps, mais parce que nous sommes portés plus haut et que nous sommes soulevés par eux à une hauteur gigantesque ».

« Henri de Lubac a affirmé qu’il n’y a jamais eu de renouveau dans l’Église sans un retour aux Pères », ajoute-t-il : « après l’Écriture, les Pères constituent la seconde ‘strate’ de terrain sur laquelle s’appuient, et d’où tirent leur sève, la théologie, la liturgie, l’exégèse biblique et toute la spiritualité de l’Église ».

Après s’être mis à l’écoute des grands Docteurs de l’Église orientale lors du carême 2012 – la prédication ayant été suspendue en 2013 après le renoncement de Benoît XVI – le prédicateur poursuit sur le même thème, dans le but de « redécouvrir, à la suite de ces grands Pères, la richesse, la beauté et le bonheur de croire, de passer d’une foi que l’on croit à une foi que l’on vit de plus en plus ».

Bien qu’étant à l’extérieur, à Ariccia, pour la retraite de la Curie, le pape a voulu que la première prédication, au « caractère introductif », ait lieu malgré tout au Vatican, précise le P. Cantalamessa qui annonce que les quatre prédications suivantes, en présence du pape, puiseront dans les quatre grands Docteurs de l’Église latine : Augustin, Ambroise, Léon le Grand et Grégoire le Grand.  

« L’intention principale de ces prédications, comme de toutes celles que j’ai assurées au long de mes 34 ans de prédication à la Maison pontificale, n’est pas l’érudition, mais l’édification », insiste le capucin.

Il donne des exemples : « Ce que dit Augustin de l’Église a une importance immense pour le dialogue œcuménique en acte ; ce que dit Ambroise de l’Eucharistie offre une occasion de mettre en lumière la continuité qui existe entre le judaïsme et le christianisme ; ce que dit Léon le Grand à propos de la personne du Christ, constitue l’occasion de faire place nette de toutes les pseudo-représentations de la figure du Christ qui ont fait fureur dans les médias dans le passé. Enfin, ce que Grégoire le Grand enseigne sur la manière de lire l’Écriture aide à donner une âme ‘spirituelle’ et mystique à la redécouverte de la Parole de Dieu en général. Il donne comme définition de la Bible : ‘une lettre d’amour écrite par le Créateur à ses créatures’ ».

Traduction d’Hélène Ginabat

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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