Avec le tentateur, pas question de dialoguer

Les leçons du duel entre Jésus et le tentateur

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Avec le tentateur, on ne dialogue pas : le pape François rappelle cette règle du combat spirituel en commentant l’Evangile du dimanche à l’angélus de midi, place Saint-Pierre, ce 9 mars.

Le pape s’apprête à vivre la traditionnelle semaine de retraite (9 mars-14 mars) avec ses principaux collaborateurs, dès ce dimanche soir, à 18h, à Ariccia, à la Maison du Divin Maître (cf. L’album photo sur la page facebook de Zenit en français). Une retraite sur le thème de la « purification du cœur » prêchée par un curé de Rome, le P. Angelo De Donatis.

Pas de discussion

« Le tentateur, explique le pape, cherche à détourner Jésus du dessein du Père, c’est-à-dire de la voie du sacrifice, de l’amour qui s’offre lui-même en expiation, pour lui faire prendre une route facile, de succès et de puissance. Le duel entre Jésus et Satan se déroule à coup de citations de l’Ecriture Sainte. »

Le pape décrypte les « trois tentations » de Jésus qui sont, dit-il, aussi les tentations de chacun : « Le diable, en effet, pour détourner Jésus de la voie de la croix, lui présente de fausses espérances messianiques : le bien-être économique, indiqué par la possibilité de transformer les pierres ne pain ; le style spectaculaire et « miraculeux », avec l’idée de se jeter du plus haut point du Temple de Jérusalem, et de se faire sauver par les anges ; et enfin le raccourcis du pouvoir et de la domination, en échange d’un acte d’adoration à Satan. Ce sont les trois groupes de tentations : nous aussi nous les connaissons bien ! »

Le pape François insiste sur la façon dont Jésus répond et vainc le tentateur : « Jésus repousse avec décision toutes ces tentations et il redit sa ferme volonté de suivre la voie établie par le Père, sans aucune compromission avec le péché ni avec la logique du monde. »

La bonne faim

Il précise: « Il ne dialogue pas avec Satan, comme Eve l’avait fait au paradis terrestre. Jésus sait bien qu’avec Satan on ne peut pas dialoguer, parce qu’il est tellement malin. C’est pourquoi, au lieu de dialoguer, comme Eve l’avait fait, il choisit de se réfugier dans la Parole de Dieu, et il répond avec la force de cette Parole. Souvenons-nous de cela : au moment de la tentation, de nos tentations, pas d’argumentation avec Satan, mais toujours se défendre avec la Parole de Dieu ! Et cela nous sauvera. »

L’échange de paroles se fait uniquement avec la Parole de Dieu: « Dans ses réponses à Satan, le Seigneur, qui utilise la Parole de Dieu, nous rappelle avant tout que « l’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu »; et cela nous donne de la force, nous soutient dans la lutte contre la mentalité mondaine qui abaisse l’homme au niveau de ses besoins primaires et lui fait perdre la faim de ce qui est vrai, bon et beau, la faim de Dieu et de son amour. »

Des deux autres réponses du Christ, le pape tire ces conclusions pour la vie chrétienne : « La route de la foi passe aussi par l’obscurité, le doute, et elle se nourrit de patience et d’attente persévérante (…). Nous devons nous défaire des idoles, des choses vaines, et construire notre vie sur l’essentiel. »

Trois ans après, la victoire définitive du Christ sera, fait observer le pape, par sa Passion et par sa Croix, dans une « fidélité absolue au dessein du Père », une « victoire de l’amour ».

Priez pour moi

Le pape exhorte les baptisés à profiter du carême pour « accomplir un chemin de conversion » et à renouveler « les promesses du baptême » en « renonçant à Satan » et à ses « séductions » car c’est un « séducteur ».

Après l’angélus, le pape François a salué différents groupes dont des jeunes qui se préparent au sacrement de la confirmation et un groupe de jeunes qui ont « dit ‘oui’ à Jésus », présents place Saint-Pierre.

Le pape a ensuite invité à répondre à la campagne de Caritas Internationalis « contre la faim dans le monde ».

A tous, le pape a souhaité que le chemin du carême soit « riche en fruits », puis il a demandé de « prier » pour lui et pour ses « collaborateurs de la curie romaine » qui commencent ce soir à Ariccia la traditionnelle retraite de carême.

« Merci. Bon dimanche et bon déjeuner. Au revoir ! » a conclu le pape.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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