Bien que Genève 2 n’ait pas donné les résultats escomptés, le Saint-Siège souligne les points positifs : "une volonté de se rencontrer de la part des deux délégations de l'opposition et du gouvernement" ; "le désir d’élargir les délégations" ; "l’accord sur les conclusions de Genève 1".
La rencontre Genève 2 pour la Syrie s’est conclue le 31 janvier 2014 sans accord substantiel, tandis que commençait le même jour la Conférence de sécurité de Munich, conclue le 2 février.
Mgr Silvano Tomasi, représentant du Saint-Siège au Bureau des Nations Unies et des institutions spécialisées à Genève, fait un bilan des négociations en cours pour les lecteurs de Zenit.
« D’après nos informations les négociations reprendront le 10 février », indique l’archevêque. Le secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki-moon, a invité les Etats-Unis et la Russie à faire pression sur le gouvernement et l'opposition syrienne pour obtenir des dialogues plus constructifs lors de cette prochaine rencontre.
Oui, il y a du positif
Mgr Tomasi exprime les attentes du Saint-Siège quant à un nécessaire cessez-le-feu. Mais « tout n’est pas négatif, estime-t-il, car il y a une volonté de se rencontrer de la part des deux délégations de l'opposition et du gouvernement ».
Il note aussi « le désir d’élargir le nombre des délégations, surtout chez l’opposition ». En outre, rappelle-t-il, « les deux parties ont accepté les conclusions de Genève 1, qui était la base sur laquelle s’accorder et avancer. Il y a donc du positif ».
Les accords de Genève 1, approuvés par le Conseil de sécurité des Nations-Unies, demandent un gouvernement de transition pour préparer une nouvelle constitution et le déroulement d’élections libres.
Mais Mgr Tomasi déplore le manque de consensus pour l’ouverture des couloirs humanitaires : « La semaine dernière il y a eu une lutte entre l'opposition et les groupes mercenaires irréguliers, qui comme l’a dit le ministre des affaires étrangères syrien Walid Mouallem, sont composés de ‘volontaires’ provenant d’environ 80 pays. Il y a un conflit dans le conflit… ».
Garantir la liberté religieuse
Quant à la situation des minorités religieuses en Syrie, « toutes les parties des négociations ont demandé un avenir démocratique où chacune aie le droit d’exister. Ceci vaut pour les chrétiens, les druzes, les alaouites, et tous les autres. La Syrie est un pays à majorité sunnite qui devra garantir la liberté religieuse pour tous les autres ».
« Dans l’intervention à Montreux, j’ai redit que la citoyenneté doit être le critère d’appartenance au pays, afin que chaque citoyen soit libre de s’organiser selon les principes de la liberté d’association et de la liberté religieuse », rappelle Mgr Tomasi : « cela permettra de construire un Etat qui soit vraiment démocratique et libre en garantissant les droits de chaque ethnie ou groupe culturel ou religieux » (cf. Zenit du 23 janvier 2014)
« Prions pour atteindre la paix en Syrie, mais aussi dans d’autres pays en conflit, comme la République centrafricaine, le Mali, le Congo, etc », conclut l’archevêque.
Traduction d'Anne Kurian