« L’unique fois où dans l’Evangile Jésus rencontre avec certitude quelqu’un vivant une situation de cohabitation en dehors des liens du mariage (la Samaritaine au puits), il ne focalise pas sur elle. Il la traite plutôt avec respect et en fait une sorte de missionnaire », rappellent les évêques du Japon.
Parmi les Eglises qui sont en Asie, l’Eglise du Japon est la seule, à ce jour, à avoir rendu publiques ses réponses au questionnaire envoyé par Rome afin de préparer le Synode sur la famille, qui aura lieu au Vatican en octobre 2014.
« Eglises d’Asie » (EDA), l’agence des missions étrangères de Paris, donne une traduction de ce long texte, publié le 19 février en anglais, sur le site de la Conférence épiscopale japonaise.
EDA note qu’on y lit « une description sans concession de la situation des familles dans un pays marqué par la dénatalité et où les catholiques, qui forment une très petite minorité, ne diffèrent pas fondamentalement du reste de la société ».
Les évêques dessinent les grandes lignes de la situation de la famille dans le pays, diagnostiquant trois points de préoccupation : la fragilisation des liens familiaux, la baisse de la natalité accompagnée du vieillissement de la population et enfin la diminution des mariages accompagnée de la hausse des divorces, des avortements et des traitements contre la stérilité.
Malgré l’enthousiasme des missionnaires au Japon, le nombre des baptisés reste faible (environ 0,35 % de la population), déplorent-ils : « la possibilité d’influencer la société par les valeurs et l’enseignement de l’Evangile est des plus limitée ».
« Les évêques pointent aussi du doigt un questionnaire écrit à partir d’un point de vue de pays majoritairement chrétiens, là où, au Japon, expliquent-ils, le cas le plus fréquent est celui où le chrétien vit de manière isolée dans une famille ou un foyer composé de non-chrétiens », ajoute EDA.
Les évêques répondent ensuite point par point au questionnaire, affirmant que « si la situation des catholiques au Japon n’est pas toujours enviable ni respectueuse des enseignements de l’Eglise en matière conjugale et familiale, elle est porteuse d’une perspective missionnaire ».
« En développant une orientation pastorale, il est peut-être important de rappeler que l’unique fois où dans l’Evangile Jésus rencontre avec certitude quelqu’un vivant une situation de cohabitation en dehors des liens du mariage (la Samaritaine au puits), il ne focalise pas sur elle. Il la traite plutôt avec respect et en fait une sorte de missionnaire », écrivent-ils au chapitre des réponses pastorales apportées par l’Eglise face à « certaines situations conjugales difficiles ».
Les évêques plaident également pour « une procédure simplifiée des procédures de déclaration de nullité » selon eux « indispensable », « afin que le traitement des divorcés remariés soit plus pastoral ».
Pour les évêques du Japon, il est « nécessaire d’aller plus loin que dire simplement aux hommes et aux femmes qui ne suivent pas les prescriptions de l’Eglise qu’ils sont séparés de la communauté » : « il faut activement leur donner des occasions de rencontrer la communauté chrétienne ».
Ils proposent « les cérémonies comme les mariages et les funérailles » comme « des occasions pour annoncer l’Evangile ».