Le pape François propose aux jeunes le "courage du bonheur"

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Message pour la JMJ 2014 ou la « force révolutionnaire » des Béatitudes

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Le pape François invite les jeunes du monde à avoir le « courage du bonheur », le courage de la « sobritété » et de la solidarité, pour redécouvrir la « force révoilutionnaire » des Béatitudes, dans son Message pour la Journée mondiale de la jeunesse 2014, qui correspond au dimanche des Rameaux, le 13 avril.

Le message est en date de la fête de la jeune martyre romaine, Agnès, le 21 janvier, et il est publié par le Saint-Siège ce 6 février.

Le pape rappelle aux jeunes la trajectoire de leur marche vers Carcovie, la ville de Karol Wojtyla, en 2016, jalonnée par les Béatitudes: « La prochaine étape du pèlerinage intercontinental des jeunes sera à Cracovie, en 2016. Pour rythmer notre marche, j’aimerais, durant les trois années qui viennent, réfléchir avec vous sur les Béatitudes évangéliques que nous pouvons lire dans l’Évangile selon saint Matthieu. Cette année nous commencerons par méditer la première : « Heureux les pauvres de cœur, car le Royaume des Cieux est à eux »; pour 2015 je propose « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu »; et enfin, en 2016, le thème sera « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde». »

Le courage du bonheur

Le pape évoque tout d’abord « la force révolutionnaire des Béatitudes »: « Ce n’est pas une route facile, mais le Seigneur nous assure de sa grâce et il ne nous laisse jamais seuls. La pauvreté, les afflictions, les humiliations, les luttes pour la justice, les fatigues de la conversion quotidienne, les combats pour vivre l’appel à la sainteté, les persécutions et bien d’autres défis sont présents dans notre vie. Mais si nous ouvrons la porte au Christ, si nous le laissons entrer dans notre histoire, si nous partageons avec lui nos joies et nos souffrances, nous ferons l’expérience d’une paix et d’une joie que seul Dieu, amour infini, peut nous donner. Les Béatitudes de Jésus sont porteuses d’une nouveauté révolutionnaire, d’un modèle de bonheur contraire à celui qui nous est communiqué habituellement par les médias, par la pensée dominante. »

Et surtout, il invite les jeunes au « courage du bonheur »: « Si vraiment vous laissez émerger les aspirations les plus profondes de votre cœur, vous vous rendrez compte qu’il y a une soif inextinguible de bonheur en vous, et c’est cela qui vous permettra de distinguer et de refuser les nombreuses offres “à bon prix” que vous rencontrez autour de vous. »

Il les met en garde contre la mollesse et les invite à aller « à contre-courant »: « Quand nous recherchons le succès, le plaisir, la possession égoïste et que nous en faisons des idoles, nous pouvons, certes, expérimenter des moments d’ivresse, une fausse impression de satisfaction ; mais à la fin nous devenons esclaves, nous ne sommes jamais satisfaits, nous sommes poussés à vouloir toujours plus. Et c’est vraiment triste de voir une jeunesse “repue”, mais molle. (…) Les jeunes qui choisissent le Christ sont forts, ils se nourrissent de sa Parole et ils ne “se goinfrent” pas d’autres choses ! Ayez le courage d’aller à contre-courant. Ayez le courage du vrai bonheur ! Dites non à la culture du provisoire, de la superficialité et du rejet, qui ne vous estime pas capables d’assumer des responsabilités et d’affronter les grands défis de la vie ! »

Le courage de la sobriété et de la solidarité

Il commente ensuite la béatitude des pauvres de coeur en trois points. Tout d’abord, ce qu’il appelle le « courage de la sobriété »: « Essayez avant tout d’être libres en face des choses. Le Seigneur nous appelle à un style de vie évangélique caractérisé par la sobriété, à ne pas céder à la culture de la consommation. Il faut rechercher ce qui est essentiel, apprendre à se dépouiller des mille choses superflues et inutiles qui nous étouffent. Détachons-nous du désir de posséder ; ne faisons pas de l’argent une idole, pour ensuite le gaspiller. Mettons Jésus à la première place. Lui peut nous libérer de l’idolâtrie qui nous rend esclaves. Chers jeunes, ayez confiance en Dieu ! Il nous connaît, il nous aime et ne nous oublie jamais. De même qu’il prend soin du lys des champs, il ne nous laissera manquer de rien ! Pour vaincre la crise économique, il faut aussi être prêt à changer de style de vie, et à éviter les nombreux gaspillages. De même qu’il est nécessaire d’avoir le courage du bonheur, il faut avoir aussi le courage de la sobriété. »

Deuxième point, la conversion à la solidarité, contre l’indifférence: « À vous les jeunes, je confie d’une façon particulière la tâche de remettre la solidarité au centre de la culture humaine. Face aux anciennes et aux nouvelles formes de pauvreté – le chômage, l’émigration, les dépendances en tout genre –, nous avons le devoir d’être attentifs et vigilants, et de vaincre la tentation de l’indifférence. Pensons aussi à ceux qui ne se sentent pas aimés, qui n’ont pas d’espoir pour l’avenir, qui renoncent à s’engager dans la vie parce qu’ils sont découragés, déçus, craintifs. Nous devons apprendre à rester avec les pauvres. N’ayons pas la bouche pleine de belles paroles sur les pauvres ! Rencontrons-les, regardons-les dans les yeux, écoutons-les. Les pauvres sont pour nous une occasion concrète de rencontrer le Christ lui-même, de toucher sa chair souffrante. »

Les pauvres, nos maîtres

Troisièmement, apprendre des pauvres: « Les pauvres ne sont pas seulement des personnes à qui nous pouvons donner quelque chose. Eux aussi ont beaucoup à nous offrir et à nous apprendre. Nous avons tant à apprendre de la sagesse des pauvres ! Pensez qu’un saint du XVIIIème siècle, Benoît Joseph Labre, qui dormait dans les rues de Rome et vivait des dons faits par les gens, était devenu le conseiller spirituel d’un grand nombre de personnes, parmi lesquelles même des nobles et des prélats. D’une certaine façon, les pauvres sont comme des maîtres pour nous. Ils nous montrent qu’une personne ne vaut pas tant par ce qu’elle possède ou par ce qu’elle a sur son compte en banque. Un pauvre, une personne privée de biens matériels, conserve toujours sa dignité. Les pauvres peuvent nous en apprendre beaucoup aussi sur l’humilité et la confiance en Dieu. »

Il évoque la prochaine canonisation de Jean-Paul II le deuxième dimanche de Pâques et le don qu’il a fait de la croix aux jeunes du monde, en 1984: « Ce sera lui le grand patron des JMJ, dont il a été l’initiateur et le leader. Et il restera pour vous tous, dans la communion des saints, un père et un ami. »

Il confie les jeunes du modne à la Vierge Marie: « Mère des pauvres, Étoile de la nouvelle évangélisation, qu’Elle nous aide à vivre l’Évangile, à incarner les Béatitudes dans notre vie, et à avoir le courage du bonheur. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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