« Une clé pour comprendre la spiritualité de Jean-Paul II » : c’est en ces termes que le cardinal Stanisłas Dziwisz, archevêque de Cracovie, ancien secrétaire de Jean-Paul II, présente le recueil de notes inédites de Jean-Paul II « Je suis entre les mains de Dieu. Notes personnelles 1962 – 2003 », publié par les éditions « Znak » (cf. Zenit du 24 janvier 2014).
« ‘Je n’ai laissé derrière moi aucun bien dont il soit nécessaire de disposer. En ce qui concerne les objets d’usage quotidien qui m’étaient utiles, je demande qu’on les distribue selon ce qu’il sera jugé opportun. Les notes personnelles seront brûlées. Je sollicite la vigilance du père Stanislas sur ce point, je le remercie pour sa collaboration, l’aide constante et indulgente pendant toutes ces années. Par contre, tous les autres remerciements, je les laisse dans mon cœur devant Dieu lui-même, parce qu’il est difficile de tous les exprimer.’ (Jean-Paul II, Testament spirituel, 6 mars 1979).
Cette demande a été laissée par le Saint-Père Jean-Paul II dans son testament. J’ai suivi fidèlement la volonté du Saint-Père, après sa mort en 2005, en donnant toutes les affaires qu’il possédait, en particulier ses souvenirs personnels. Cependant, je n’étais pas assez courageux pour brûler les feuilles de papier et les cahiers de notes personnelles qu’il avait laissés, car ils contiennent des informations importantes sur sa vie. Je les ai vus sur le bureau du Saint-Père, mais je ne les avais jamais lus. Quand j’ai vu le testament, j’ai été ému par le fait que Jean-Paul II, que j’avais accompagné pendant près de quarante ans, me confiait aussi ses affaires personnelles.
Je n’ai pas brûlé les notes de Jean Paul II, parce qu’elles sont la clé pour comprendre sa spiritualité, qui est ce qu’il y a de plus profond dans l’homme : sa relation avec Dieu, avec les autres et avec lui-même. Elles révèlent en quelque sorte une autre facette de la personne que nous connaissions comme évêque de Cracovie et de Rome, Pierre de notre temps, pasteur de l’Eglise universelle. Elles montrent notamment sa vie beaucoup plus tôt, dans les années où il a été ordonné évêque et rejoignait l’évêché de Cracovie. Elles nous permettent d’apercevoir sa relation intime et personnelle de foi avec Dieu, le Créateur, qui donne la vie, avec le Maître et le Professeur. Elles montrent également les sources de sa spiritualité – sa force intérieure et une volonté certaine de servir le Christ jusqu’au dernier souffle de sa vie.
Quand je reviens sur les notes de Jean-Paul II, je vois la personne du Saint-Père, dans la chapelle de la maison rue Franciszkańska, en prière absorbé en Dieu, à genoux devant le Saint- Sacrement et j’entends ses soupirs de la petite chapelle du palais apostolique du Vatican. Son visage rayonnant n’a jamais trahi ce qu’il ressentait. Il regardait toujours courageusement le crucifix et l’icône de Notre Dame de Częstochowa. Il apprenait d’elle son abandon total à Dieu, répétant les mots de Louis-Marie Grignon de Montfort : « Totus Tuus ego sum, o Maria et Omnia mea Tuasunt » – « Je suis tout à toi, O Marie, et tout ce que j’ai est tien ». Abandon total à Dieu, à l’exemple de Marie et accomplissement de la volonté de Dieu jusqu’à la fin étaient caractéristiques de cet homme de prière, qui a découvert un monde spirituel riche dans la relation avec Dieu.
Que le livre de notes spirituelles de Jean-Paul II aide chacun à découvrir la profondeur spirituelle de l’homme du XXIe siècle et nous conduise à un plus grand amour de Dieu et des hommes. »
Cardinal Stanisłas Dziwisz
En la fête de la Présentation de la bienheureuse Vierge Marie
Traduction de Zenit