La bénédiction des agneaux dont la laine sera utilisée pour le pallium des archevêques, a eu lieu comme chaque année selon la tradition, ce 21 janvier 2014, fête de sainte Agnès, vierge et martyre romaine du IVème siècle.
Le long de la via Nomentana à Rome, au-dessus des catacombes abritant la dépouille de sainte Agnès, s’élève depuis plus de 1400 ans une basilique consacrée à cette jeune martyre. Chaque année, le 21 janvier, la messe solennelle du matin est animée par deux présences insolites : reconnaissables à leurs bêlements, deux agneaux attirent l’attention des visiteurs, qui accourent nombreux pour l’occasion, dans cet édifice de style paléochrétien et baroque.
Pour accueillir les deux animaux, portés par de jeunes paroissiens, l’assemblée entonne l’antienne Stan a dextris ejus agnus nive candidior (« A sa droite se tenait un agneau plus blanc que la neige »).
« L’un des agneaux porte sur la tête une couronne de fleurs blanches pour souligner la virginité de la sainte, l’autre une couronne de fleurs rouges pour évoquer son martyre », explique à Zenit le P. Franco Bergamin, curé de la paroisse Sainte-Agnès-hors-les-murs.
Les agneaux sont déposés sur l’autel qui « se dresse au-dessus de la tombe de sainte Agnès » et sont bénis par l’abbé général des Chanoines réguliers du Latran.
Pour ces deux agneaux, ce passage à Sainte-Agnès-Hors-les-Murs n’est qu’une étape d’un long pèlerinage dont le curé retrace tout l’itinéraire : « Avant d’arriver à la basilique, les deux agneaux, donnés par des moines trappistes des Trois-Fontaines, sont élevés et ‘décorés’ par les sœurs de la Sainte Famille de Nazareth ».
Ce n’est qu’après avoir reçu ces « soins esthétiques », qu’ils sont accompagnés à Sainte-Agnès par deux Chanoines de la basilique de Saint-Jean-de-Latran.
Après leur bénédiction, les deux agneaux sont amenés au pape par les Chanoines, « comme marque de fidélité du Latran au pape », explique le P. Bergamin.
Enfin, ils rejoignent leur dernière étape : le monastère des bénédictines de Sainte-Cécile-en-Trastevere, qui ont la charge de s’occuper d’eux jusqu’au moment de leur tonsure. Leur laine servira en effet à tisser les palliums que le pape remet solennellement aux archevêques métropolitains du monde entier, en signe de leur communion avec le Saint-Siège, tous les 29 juin, au cours d’une messe à la basilique Saint-Pierre.
La figure d’Agnès est très importante dans l’hagiographie chrétienne : co-patronne de Rome, rappelle le P. Bergamin, « elle est aussi la première sainte à se voir attribuer un symbole iconographique particulier qui permet de l’identifier dans les représentations ». Comme on peut le voir en visitant la basilique de Sainte-Agnès-Hors-les-Murs, elle est « généralement représentée sous les traits d’une jeune femme avec un agneau dans les bras ou à ses pieds et la palme du martyre. L’agneau symbolise le nom d’Agnès qui signifie pure, chaste ».
La bénédiction des agneaux est une tradition très ancienne, qui remonte, explique le curé, « au IVème siècle, à l’époque de Constance, la fille de Constantin ».
Chaque année, divers événements sont programmés à l’occasion de cette fête. Samedi dernier, 18 janvier, a eu lieu le concert de musique classique « Laudes à Sainte Agnès ». Au cours des liturgies célébrées depuis le 13 janvier, l’actualité de la sainteté et de la vie de sainte Agnès ont été mises relief.
Traduction d’Océane Le Gall