Visite de M. Netanyahou au Vatican sous le signe de Hanoucca

Le Saint-Siège plaide pour une paix « juste et durable »

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La première visite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou au pape François s’est déroulée ce lundi 2 décembre, sous le signe de la lumière de la fête de Hanoucca, avec pour thème principal la reprise des pourparlers de paix entre Israéliens et Palestiniens en vue d’une « solution juste et durable, dans le respect des droits des deux parties », indique un communiqué du Saint-Siège.

Le Premier ministre a en effet offert au pape François une « Hanoukia », un chandelier non pas à sept branches comme la Menorah, mais un chandelier à neuf branches utilisé pour les 8 jours de Hanoucca (28 novembre-5 décembre, cette année). Elle rappelle le miracle rapporté par le livre de Maccabées: une petite fiole d’huile retrouvée dans le Temple profané, et qui pourtant a donné de la lumière pendant neuf jours (cf. Zenit du 29 novembre 2013). Une fiole d’huile accompagnait pour cela le don du chandelier. Le tout était posé sur un plateau d’argent où il était gravé: « Au pape François, avec grande estime ».

Autre cadeau de M. Netanyahou, un livre sur l’Inquisition, écrit en espagnol par son père, M. Ben Zion Netanyahou, et intitulé : « Les origines de l’Inquisition dans l’Espagne du XVe s. » L’auteur défendait cette thèse que pendant l’Inquisition les catholiques n’ont pas offensé les juifs : c’est ce qu’a expliqué le Premier ministre à la presse israélienne pendant le vol aller.

Le Premier ministre s’est entretenu avec le pape grâce à un interprète : « Mon espagnol, a-t-il dit au moment de l’échange de cadeau est pratiquement nul. Mon père est décédé l’an dernier : c’était un historien qui connaissait cette langue ». Le livre porte cette dédicace : « Au très grand gardien et pasteur de notre héritage commun », selon les journalistes accrédités présents à ce moment de la rencontre dans la bibliothèque du palais apostolique du Vatican.

Le pape et le président s’étaient auparavant entretenus environ 25 minutes, avec l’interprète.

« Au cours des entretiens cordiaux, la situation politique et sociale complexe du Moyen-Orient a été abordée, et en particulier la question de la reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens, dans l’espoir de pouvoir trouver le plus tôt possible une solution juste et durable, dans le respect des droits des deux parties », indique le Saint-Siège

Autre thème à l’ordre du jour, le « projet de pèlerinage du pape François en Terre Sainte », que certaines rumeurs situeraient la troisième semaine de mai 2014. Mme Sarah Netanyahou a dit au pape François: « nous avons hâte ».

Enfin, il a été question de l’accord à finaliser sur des questions économiques et financières, comme l’indique communiqué du Saint-Siège : « certaines questions concernant les relations entre les autorités du pays et les communautés catholiques locales, ainsi qu’entre l’État d’Israël et le Saint-Siège, ont aussi été abordées dans l’espoir d’aboutir rapidement à une conclusion de l’Accord en préparation depuis longtemps ».

Cet accord est en effet prévu par l’Accord fondamental signé il y a vingt ans, le 30 décembre 1993. Les négociations de la commission bilatérale permanente entre Israël et le Saint-Siège doivent se poursuivre ce mois-ci à Jérusalem. La dernière réunion plénière a eu lieu au Vatican le 5 juin dernier: un communiqué annonçait alors une « conclusion rapide à court terme » de ces négociations.

Pour sa part, le pape François a offert au Premier ministre une statuette de bronze représentant saint Paul : un don significatif si l’on se souvient que Paul se présente fièrement comme « Pharisien fils de Pharisien » (Actes 23, 6, ou encore Philippiens 3, 5), éduqué « aux pieds de Gamaliel » (Actes 22, 3), et dont l’Epître aux Romains dit du peuple juif: « Ils sont en effet les fils d’Israël, ayant pour eux l’adoption, la gloire, les alliances, la Loi, le culte, les promesses de Dieu ; ils ont les patriarches, et c’est de leur race que le Christ est né, lui qui est au-dessus de tout, Dieu béni éternellement » (Rm 9, 4-5) et plus loin il précise : «  Les dons de Dieu et son appel sont irrévocables » (Rm 11, 29).

Après la rencontre avec le pape François, le Premier ministre est descendu à la « première loggia » pour un entretien avec le secrétaire d’Etat, Mgr Pietro Parolin, qui a dit en l’accueillant : « Nous nous connaissons déjà ». Mgr Parolin a en effet travaillé à la secrétairerie d’Etat à l’accord financier non encore abouti entre Israël et le Saint-Siège. Mgr Parolin était accompagné du sous-secrétaire pour les Relations avec les États, Mgr Antoine Camilleri.

Le pape avait reçu le président Shimon Peres le 30 avril, et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, le 17 octobre.

Avec Hélène Ginabat pour le communiqué

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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