La visite du président bolivien au Vatican marquera un « changement » dans les relations avec l’Eglise, estime l’ambassadeur près le Saint-Siège, M. de la Riva.
Le pape a en effet reçu en audience le président bolivien Juan Evo Morales Ayma, ce vendredi 6 septembre au Vatican.
Comme aux autres responsables politiques d’Amérique latine, le pape lui a offert le document d’Aparecida : le plan pastoral des évêques dont le cardinal Jorge Mario Bergoglio a été le principal rédacteur. Le président a déclaré à l’issu de l’entretien qu’il s’associait à la journée de jeûne et de prière pour la paix en Syrie et qu’il jeûnerait à son retour en Bolivie.
Le président Morales a ensuite été reçu par le cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone et Mgr Dominique Mamberti, secrétaire pour les relations avec les Etats.
Les entretiens se sont déroulés dans un « climat de cordialité », indique le Saint-Siège précisant qu’ils ont porté sur « la situation sociale, économique et religieuse du pays » et sur « d’autres thèmes comme la lutte contre les inégalités sociales et la pauvreté ».
Il a été fait allusion, ajoute la même source, « à la contribution décisive de l’Eglise catholique en Bolivie, dans le cadre de l’éducation, de la santé, du soutien aux familles, et de l’assistance aux enfants et aux personnes âgées ».
« Dans la perspective de la culture de la rencontre », dit le communiqué – un thème favori du pape François -, « on est convenu de l’importance de bonnes relations entre la Communauté ecclésiale et l’Etat, surtout sur des thèmes d’intérêt commun au service de toute la Nation ».
« Enfin, conclut le communiqué, on a parlé de la situation internationale et spécialement de la promotion de la paix en Syrie et au Moyen Orient. »
A son arrivée, le président a lancé au pape : « Pour moi, vous êtes mon frère François ». « C’est comme cela que cela doit être, comme cela », a répondu le pape. L’entretien privé du pape et du président a duré environ 30 minutes. Le président a ensuite présenté au pape les six personnes de sa délégation, dans la bibliothèque des papes, où a lieu le traditionnel échange de cadeaux.
Le pape a offert deux livres au président bolivien, dont le document d’Aparecida (2007) et les médailles du pontificat. Le président lui a offert un livre sur la « Réintégration maritime de la Bolivie »: l’enclave de Tarapaca, province littorale a été perdue par la Bolivie après la guerre du Pacifique (1779-1884) avec le Pérou au Nord et le Chili au Sud, et le pays reste enclavé à l’intérieur des terres sans débouché commercial par bateau.
L’entretien s’est conclu par une accolade chaleureuse et le pape a recommandé au président bolivien de saluer « tous les amis et Dilma », la présidente brésilienne Dilma Roussef, qui avait pris l’initiative d’inviter les chefs d’Etat sud-américains à Rio, à l’occasion de la JMJ.
Cette rencontre « pourra changer les relations » a confié à Sergio Mora, de Zenit, l’ambassadeur de Bolivie près le Saint-Siège, M. Carlos de la Riva, à l’issue de cette visite de 47 minutes qui a été l’occasion d’une « rencontre franche et confiante ». Le président l s’est dit « très content d’avoir écouté François ».
Le président a déclaré qu’il s’associait à la journée de jeûne et de prière pour la paix en Syrie et qu’il jeûnerait à son retour en Bolivie.
Pour ce qui est des relations de l’Eglise et de l’Etat il a dit « assumer la culture de la rencontre que le pape prêche ».
Il a aussi fait état, précise M. de la Riva, d’une « très bonne » rencontre avec le cardinal Bertone et Mgr Mamberti.
Enfin, le président Morales s’est dit également très content de sa rencontre avec le président italien Giorgio Napolitano et de son voyage à Rome dans son ensemble, même s’il a particulièrement ressenti les effets du « décalage horaire ».
Le président Morales avait été reçu par le pape Benoît XVI le 17 mai 2010: à la veille de sa visite il s’était déclaré publiquement catholique.
Depuis son élection, le pape François a reçu les présidentes du Brésil, d’Argentine, du Costa Rica, les présidents de l’Equateur (avril), du Salvador (mai), de Colombie (mai), de l’Uruguay (juin) et du Venezuela (juin). Le président chilien a fait le déplacement pour l’intronisation du 19 mars et le pape a accepté son invitation à se rendre dans son pays.
Nous avions annoncé cette visite en août dernier (cf. Zenit du 16 août 2013), ainsi que celle du président de la République du Honduras Porfirio Lobo Sosa, qui est quant à lui attendu au Vatican le 20 septembre. Benoît XVI l’avait reçu le 13 octobre 2011.