Le Saint-Siège appelle les sociétés transnationales à « une plus grande transparence », afin de vérifier leur « respect des droits de l’homme » et pour que les consommateurs puissent prendre « des décisions éclairées sur leurs choix d’achat ». L’objectif étant que « le respect pour les droits humains et la protection de l’environnement » deviennent « une priorité pour toutes les sociétés ».
Mgr Silvano M. Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies à Genève, est intervenu lors de la 23e Session du Conseil des droits de l’homme, au cours de la session 3 du débat général sur “Sociétés transnationales et Droits de l’homme”, ce 31 mai 2013.
Le Saint-Siège note les « succès » de ces dernières années en matière de « niveau de contrôle sur les politiques et les pratiques qui avaient besoin d’être changées ». Mais, déplore-t-il, « encore de nos jours, le nombre de vies humaines perdues ou meurtries en raison de mauvaises conditions de travail demeure trop élevé ».
Il souligne « l’urgence d’une plus grande responsabilité sociale et environnementale des entreprises », tragiquement illustrée par l’effondrement d’une usine au Bangladesh, le 24 avril dernier.
Mgr Tomasi appelle à « des actions correctives » dans toutes les sociétés qui participent à un processus de chaîne d’approvisionnement mondiale : les normes du travail, telles « la liberté d’association, l’élimination de toutes les formes de travail forcé ou obligatoire, l’abolition du travail des enfants et l’élimination effective de la discrimination dans l’emploi et le salaire », sont « partie intégrante de la responsabilité sociale des entreprises », quelle que soit leur juridiction.
Outre la responsabilité des entreprises à « soutenir, respecter et protéger les droits de l’homme », le Saint-Siège invite à « une plus grande transparence de toutes les sociétés », à la fois pour vérifier « la façon dont les droits humains sont respectés et protégés », et pour que les consommateurs puissent prendre « des décisions éclairées au sujet de leurs choix d’achat ».
Il s’agit « de récompenser les entreprises qui sont proactives en matière de respect des droits humains et d’éviter celles qui accordent cette priorité seulement du bout des lèvres », à l’aide de « certifications » par exemple.
Pour le Saint-Siège, la responsabilité sociale des entreprises est « une question de justice sociale ». C’est pourquoi il lance « un appel spécial pour la création, la promotion et l’échange de pratiques commerciales innovantes, responsables, glanées parmi une grande variété d’acteurs, tant dans les secteurs public et privé » afin que « le respect pour les droits humains et la protection de l’environnement » deviennent « une priorité pour toutes les sociétés ».
Enfin, le Saint-Siège souhaite « un consensus plus complet et délibéré sur le rôle et la responsabilité des entreprises dans la société » : alors que le schéma actuel est « la maximisation du profit », il invite à rechercher « l’équilibre souhaitable entre le rôle et la responsabilité des gouvernements et du secteur public et l’espace à donner aux sociétés privées, actrices d’une précieuse contribution au bien commun ».