Pour le Saint-Siège, le droit à la santé de tout être humain exige « des cadres juridiques justes » et « la solidarité internationale », non seulement entre les États, mais aussi « au sein et entre tous les peuples ».

Mgr Silvano M. Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies à Genève, est intervenu lors de la 23e Session du Conseil des droits de l’homme, le 27 mai 2013, pour la session 3 sur le droit à la santé et l’accès au soin.

Les besoins fondamentaux

Le Saint-Siège constate que le rapport du Conseil « accorde une attention insuffisante à certains facteurs » de l’accès aux soins. Il invite à faire « une analyse complète » en incluant « un examen des réalités sociales et politiques qui privent des millions de personnes de jouir d’un meilleur état de santé physique et mentale » au lieu de se limiter aux « cadres juridiques ».

Il invite également à accorder une attention plus grande « aux besoins fondamentaux des individus et des familles, à tous les stades du cycle de vie depuis la conception jusqu'à la mort naturelle ».

En effet, insiste-t-il, « la facilitation optimale de l'accès aux médicaments est une entreprise complexe qui mérite une analyse complète et la reconnaissance de tous les facteurs contribuant à sa promotion, plutôt qu'une analyse restreinte de cadres juridiques, économiques et politiques ».

Une justice distributive

Evoquant son « inquiétude » pour « les millions de personnes » qui peinent à obtenir « un minimum de subsistance » et « les médicaments nécessaires », Mgr Tomasi appelle à « établir une véritable justice distributive, qui garantisse à chacun des soins appropriés sur la base de critères objectifs ».

Le Saint-Siège plaide pour « une approche de développement humain intégral » promue par « des cadres juridiques justes » et par « la solidarité internationale », non seulement entre les Etats, mais aussi « au sein et entre tous les peuples ».

Si les États ont « l’obligation » de travailler sur les conditions d'accès à la médecine, le Saint-Siège demande que soit reconnue « la forte participation des organisations non-gouvernementales et religieuses », qui « fournissent des médicaments et traitements » et prennent des « mesures préventives pour assurer la pleine jouissance du droit à la santé ».

L’Eglise catholique, souligne-t-il, détient 5.305 hôpitaux et 18.179 dispensaires, dans « les secteurs les plus pauvres de la société », où les systèmes de santé gouvernementaux ne sont pas suffisants. L'Organisation mondiale de la santé le confirme : « entre 30 et 70% de l'infrastructure de la santé en Afrique est actuellement désservie par les organisations confessionnelles ».