Liberté religieuse dans le monde : situation "alarmante"

Rapport de la Commission des États-Unis sur la liberté religieuse

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« La situation concernant la liberté religieuse dans le monde est de plus en plus alarmante, en raison de la présence de forces qui alimentent l’instabilité, d’une part la montée d’un extrémisme religieux et, d’autre part, les actions, ou l’inaction, des gouvernements », déclare le Dr Katrina Lantos Swett, présidente de l’USCIRF.

La Commission des États-Unis sur la liberté religieuse dans le monde (USCIRF) a publié, mardi 30 avril, son rapport annuel 2013.

Le rapport annuel (conclu le 31 janvier 2013) conseille au Secrétaire d’État de désigner à nouveau les huit nations suivantes comme « pays particulièrement préoccupants » (CPCs) : la Birmanie, la Chine, l’Erythrée, l’Iran, la Corée du nord, l’Arabie saoudite, le Soudan et l’Ouzbékistan.

En outre, « L’USCIRF considère que sept autres pays ont atteint le niveau seuil des « pays particulièrement préoccupants » et qu’il faudrait aussi les désigner : l’Égypte, l’Irak, le Nigéria, le Pakistan, le Tadjikistan, le Turkménistan et le Vietnam ».

Le Département d’État a émis des dérogations pour l’Arabie Saoudite et pour l’Ouzbékistan, omettant ainsi toute mesure à l’encontre de ces pays pour leurs violations de la liberté religieuse.

Par ailleurs, il n’y a eu pas eu de nouvelles actions présidentielles, ni d’ajout à la liste des « pays particulièrement préoccupants » et le Département d’État s’est appuyé sur les sanctions déjà existantes.

Parmi les pays où la liberté religieuse est violée de manière particulièrement flagrante, la Birmanie, en dépit des réformes politiques qui ont eu lieu, a peu progressé jusqu’ici sur ce plan. De sévères restrictions sont encore imposées en matière de culte et d’éducation religieuse et les groupes religieux rencontrent de nombreux obstacles dans l’exercice de leurs activités.

En Chine, « le gouvernement continue de porter gravement atteinte à la liberté de pensée, de conscience, de religion et de croyance ».

Outre l’Égypte et l’Erythrée, le rapport dénonce également « le gouvernement d’Iran », auteur d’exactions « systématiques, continues et flagrantes », telles que « les détentions prolongées, la torture et les exécutions fondées principalement ou entièrement sur la religion de l’accusé ».

La situation au Nigéria est aussi particulièrement préoccupante. Depuis 1999, 14000 Nigérians ont été tués lors d’actes de violence entre musulmans et chrétiens.

La Corée du nord et le Pakistan sont également visés, la récente transition du pouvoir en Corée du nord n’ayant rien fait pour améliorer la situation.

Quant au gouvernement du Vietnam, il « continue d’étendre son contrôle sur toutes les activités religieuses, limitant durement toute pratique religieuse indépendante et réprimant les personnes ou les groupes religieux qu’il considère comme dangereux pour son autorité ». S’il autorise une certaine activité religieuse dans les grandes zones urbaines, en revanche, dans d’autres régions du pays, et en particulier là où vivent les minorités ethniques, on enregistre des cas graves d’abus, d’arrestations et de renonciations forcées à la foi.

Les relations entre le gouvernement vietnamien et l’Église catholique sont toujours tendues. Ces dernières années, des catholiques ont été arrêtés par les autorités pour avoir participé à des veillées de prière pacifiques dans des bâtiments ayant été confisqués à l’Église dans le passé. Malgré cela, le nombre de catholiques ne cesse d’augmenter.

Parmi les thèmes spécifiques abordés, celui des changements constitutionnels a été examiné. Un certain nombre de pays, comme l’Égypte, la Somalie, la Libye, le Soudan, la Turquie, ont élaboré, ou sont en train de le faire, de nouvelles Constitutions. Le texte d’une Constitution est important, même si, dans la pratique, il ne garantit pas forcément le respect de la liberté religieuse.

Dans 23 pays à majorité musulmane observés par l’USCIRF, on constate que les constitutions font de l’Islam la religion d’État. Dans 33 autres nations, l’État proclame un statut neutre quant aux religions.

La question de l’augmentation des violations commises par des acteurs non étatiques dans des états défaillants ou en déroute est elle aussi évoquée : « Les acteurs non étatiques sont très divers et peuvent comprendre des individus, des foules, des groupes d’autodéfense, des insurgés hostiles au gouvernement, des organisations militantes et des groupes de terroristes reconnus ».

Très souvent, les autorités locales n’ont pas la capacité d’arrêter ces groupes. Il faut donc, précise le rapport, que le gouvernement des Etats-Unis  développe une stratégie pour mettre fin à ces situations.

Enfin, l’attention est portée sur le problème de l’adoption de lois sur le blasphème et contre la diffamation religieuse. Ces lois sont contraires aux standards des droits de l’homme internationaux et finissent souvent par porter atteinte à la liberté d’expression et de religion : « Alors qu’on les justifie souvent en affirmant qu’elles sont nécessaires pour promouvoir l’harmonie religieuse, ces lois ont, en fait, l’effet inverse. Elles exacerbent l’intolérance religieuse, la discrimination et la violence ».

D’autres sujets y sont aussi traités, comme l’emprisonnement des objecteurs de conscience, la liberté religieuse dans les anciens pays communistes et la liberté religieuse dans les organisations internationales.

Devant de telles évidences, le rapport souligne le rôle nécessaire que doivent jouer les gouvernements et les organisations internationales sur ce terrain.

Traduction d’Hélène Ginabat

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Fr. John Flynn

Australia Bachelor of Arts from the University of New South Wales. Licence in Philosophy from the Pontifical Gregorian University. Bachelor of Arts in Theology from the Queen of the Apostles.

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