« On ne peut croire en Jésus sans l’Eglise », souligne le pape François qui dénonce la tentation de « négocier avec le monde » et rappelle que « l’identité chrétienne » est « appartenance à l’Eglise ».

Pour sa fête - saint Georges - le pape François a célébré la messe en la chapelle Pauline du Vatican, ce matin, 23 avril 2013, entouré des cardinaux présents à Rome. Au début de son homélie, il les a remerciés de leur présence et de leurs souhaits transmis par le cardinal doyen, Angelo Sodano : “vous m’avez bien accueilli”, “je me sens bien avec vous et cela me plaît”, leur a dit le pape.

L’Eglise est missionnaire

Le pape a d’abord commenté la première lecture du jour (Actes des Apôtres 11,19-26) : « Au moment où éclate la persécution, éclate aussi la vocation missionnaire de l’Eglise », a-t-il fait observer : les disciples dispersés « annoncent la Parole » en effet « jusqu'en Phénicie, à Chypre et à Antioche ».  

« Mais à Jérusalem, certains, en entendant cela, sont devenus un peu nerveux et ils ont envoyé Barnabé en ‘visite apostolique’ », a ajouté le pape avec humour, voyant dans cette mission de Barnabé « les prémisses théologiques de la Doctrine de la Foi ».

Ainsi, Barnabé « a vérifié », et il a « vu que les choses allaient bien », a-t-il poursuivi. Et dans ce constat de Barnabé, qui s’émerveille de l’évangélisation, le pape voit le signe de la maternité de l’Eglise : par l’annonce, elle devient « davantage Mère », une « Mère de nombreux enfants ».

Trouver Jésus sans l’Eglise ?

L’Eglise, a-t-il insisté, est une « Mère qui nous donne la foi, une Mère qui nous donne l’identité ». D’où deux remarques :

Tout d’abord, a souligné le pape, « on ne peut croire en Jésus sans l’Eglise », comme le dit le Christ lui-même dans l’Evangile : « Mais vous ne croyez pas, parce que vous n'êtes pas de mes brebis ». C’est « une dichotomie absurde de vouloir vivre avec Jésus sans l’Eglise, suivre Jésus en-dehors de l’Eglise, aimer Jésus sans l’Eglise », a ajouté le pape en citant « le grand Paul VI » (Exhortation apostolique Evangelii nuntiandi, 16).

« Si nous ne sommes pas des ‘brebis de Jésus’, la foi ne vient pas. [Nous vivons] une foi à l’eau de rose, une foi sans substance », a aussi expliqué le pape François, pour qui « trouver Jésus en-dehors de l’Eglise n’est pas possible ».

L’identité chrétienne

Par ailleurs, cette maternité de l’Eglise rappelle aussi que « l’identité chrétienne n’est pas une carte d’identité » ni « un sceau » : pour le pape, elle signifie « appartenance », « l’identité chrétienne est l’appartenance à l’Eglise », car tous les chrétiens « appartiennent à l’Eglise Mère ».

Le pape a également évoqué la « joie » qui naît « dans le cœur de celui qui évangélise », tout comme Barnabé à Antioche (« Voyant les effets de la grâce de Dieu, il fut dans la joie »). L’annonce « commence par une persécution, avec une grande tristesse, et finit dans la joie », a-t-il ajouté.

De même « l’Eglise passe toujours par la Croix et la Résurrection, par les persécutions et les consolations du Seigneur. C’est cela le chemin : celui qui marche par cette route ne se trompe pas », a-t-il estimé, en citant saint Augustin.

La tentation de "négocier"

Aussi, le pape a mis en garde : « Si nous cherchons seulement la consolation, ce sera une consolation superficielle, non pas celle du Seigneur : une consolation humaine ».

Il a dénoncé à nouveau la tentation d’« aller sur la route de la mondanité, en négociant avec le monde » : « jamais nous n’aurons la consolation du Seigneur », a-t-il averti.  

« Demandons au Seigneur cette ferveur apostolique, qui nous pousse à avancer, comme frères, nous tous : en avant ! Avançons en portant le nom de Jésus dans le sein de la Sainte Mère Eglise, qui est, comme disait saint Ignace, ‘hiérarchique et catholique’ », a conclu le pape.

Après la messe, la fanfare de la Garde suisse a rendu hommage au pape François en lui offrant un concert dans la cour Saint-Damase du palais apostolique du Vatican.