Le pape François a béni un Maillot rose – le maillot jaune du Tout d’Italie –. Il lui a été présenté par le cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone, salésien, ami des sportifs, à la maison Sainte-Marthe du Vatican.
Le « Giro d’Italia » partira en effet de Naples, samedi prochain, 4 mai, et l’arrivée est fixée au dimanche 26 mai, dans le Nord de la péninsule, à Brescia: il se situe au mois de mai, le mois de Marie, honorée comem sainte patrone des cyclistes au Col du Ghisallo.
C’est un designer britannique qui a élaboré le maillot rose 2013, Paul Smith, réalisé en lycra par l’italien Santini : auparavant, les maillots étaient réalisés en laine ou en acrylique, avec un col et parfois des poches.
Le cyclisme italien a aussi son sanctuaire marial, celui de la Madone du Ghisallo, fréquenté par les cyclistes professionnels, notamment ceux du « Giro », au point qu’un musée du cyclisme y a été ouvert, avec justement une collection historique de 50 « maillots roses », dont celui du premier « Giro » de 1931. Le mois de mai est l’occasion d’y faire une halte.
Le col du Ghisallo et sa célèbre montée de Bellagio, près du lac de Côme, font en effet souvent partie de l’itinéraire du Tour de Lombardie et du Tour d’Italie.
La petite chapelle est située en haut du col, près du lac de Côme. Le dénivelé est de 500m : 4 km de montée, 3 km de pause et 1, 5 km de montée jusqu’au sommet, à 754 m. Un Paolo Bettini a fait l’ascension de 19’ 30 en 2005, dans le Tour de Lombardie.
Patronne universelle des cyclistes
Depuis plus de cinquante ans, le sanctuaire est devenu synonyme de cyclisme, car le culte de la petite église a été ouvert en 1948 : le pape Pie XII a proclamé la Madone du Ghisallo « Patronne universelle des cyclistes ».
Un flambeau béni par le Pape a été alors porté de Rome jusqu’à la chapelle par des relayeurs dont les derniers étaient deux héros du cyclisme italien: Gino Bartali et Fausto Coppi.
Une bulle du même pape a consacré la chapelle à la spiritualité des sportifs et elle est devenu aussi le lieu d’initiatives plus modestes que le « Giro », comme le « Petit Tour » – « Piccolo Giro »- ou la « Rose du Ghisallo ».
Bartali y a laissé une bicyclette en ex-voto, mais aussi Coppi, et d’autres noms familiers du Tour de France : Magni, Merckx, Gimondi, Motta, Moser. D’autres ont offert à la Vierge un maillot ou des distinctions.
Un musée du cyclisme y a été inauguré en 2006 par Fiorenzo Magni, à l’occasion du Tour de Lombardie, et le Groupe sportif de la Madone de Ghisallo présente sur son site l’icône de la Vierge et la prière du sportif.
Instrument de fraternité
La présentation du sanctuaire, confié à la sollicitude pastorale de don Luigi Farina, commence ainsi : « Puis Dieu créa la bicyclette afin que l’homme en fasse un instrument d’effort et d’exaltation sur le dur itinéraire de la vie ».
La prière demande notamment : « Protège-nous tous, et en particulier les sportifs, italiens et étrangers, qui te vénèrent comme leur Patronne et parviennent à ta petite église, au sommet d’une pénible ascension ».
« Nous te demandons, dit encore la prière, de faire de la bicyclette un instrument de fraternité et d’amitié, qui puisse nous aider à nous élever toujours davantage vers Dieu ».
C’est le principal sanctuaire, mais non pas le seul où des cyclistes se confient à la Vierge Marie dans leurs entreprises. C’est aussi le cas près de Rome, au sanctuaire de l’Amour divin – Divino Amore -, où l’on se rend en pèlerinage de nuit sur la via Ardeatina. Le champion belge Eddy Merckx, par exemple, y a laissé une bicyclette en ex-voto.
