« Jacques Maritain, l’actualité d’une pensée »: c’est le titre d’une conférence organisée par l’Institut français-Centre Saint-Louis de Rome, ce lundi 29 avril 2013, à l’occasion du 40e anniversaire de la mort du célèbre philosophe français, fondateur du Centre, qui était alors ambassadeur près le Saint-Siège.
Le philosophe est en effet décédé le 28 avril 1973, à 90 ans, à Toulouse.
La conférence a été introduite par l’ambassadeur de France près le Saint-Siège – et donc successeur de Jacques Maritain -, M. Bruno Joubert, et elle a été modérée par le directeur de l’Institut français, M. Nicolas Bauquet.
Trois principaux conférenciers ont évoqué cette grande figure de la pensée française et sa postérité intellectuelle et spirituelle.
Mgr Charles Morerod, op, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, ancien recteur de l’Université pontificale Saint-Tomas de Rome (Angelicum), a parlé de « Maritain et l’athéisme contemporain », et notamment, comment en analysant l’humanisme « théocentrique » de la pensée chrétienne et l’humanisme « anthropocentrique » représenté par le marxisme soviétique, Maritain avait compris la faille de ce dernier et qu’il allait imploser. Que l’athéisme était en quelque sorte « impossible ».
L’historien Florian Michel, maître de conférences à l’Université du Panthéon-Sorbonne a évoqué « Maritain, la fécondité d’un intellectuel catholique », et comment, du point de vue de l’historien s’est développée la réputation de sainteté de celui qui avait choisi avec sa femme, Raïssa, de vivre la chasteté totale et était devenu à la fin de sa vie Petit frère de Jésus selon la spiritualité de Charles de Foucauld. Il est l’auteur d’une étude sur : « Jacques Maritain et Étienne Gilson en Amérique du Nord dans les années 1930. »
Pour sa part, Michel Fourcade, historien également, maître de conférence à l’Université de Montpellier III, est l’auteur d’une thèse intitulée « Feu la modernité ? Maritain et les maritainismes« . Il a évoqué « L’actualité de Maritain ».
Le cardinal Geroges-Marie Cottier, op, théologien émérite de la Maison pontificale, a témoigné quant à lui de l’maitié du cardinal Journet et de Jacques Maritain, il a notamment rappelé que pendant la guerre, dans la Suisse entourée et menacée par les troupes du IIIe Reich, les lettres de Jacques Maritain, des Etats-Unis, étaient un grand réconfort et apportaient un vent de liberté.
Un autre témoin éminent a participé à la discussion qui a suivi les exposés: le cardinal Paul Poupard, président émérite du Conseil pontifical de la culture.
Le secrétaire général de l’Institut international Jacques Maritain (http://www.istitutomaritain.org/) – qui a son siège à Rome -, Roberto Papini, a également participé à la rencontre.