Un jésuite espagnol et un laïc italien sont les deux premiers lauréat du concours international “Economie et Société” de la Fondation » Centesimus Annus ».
Leurs deux ouvrages primés par la première édition du concours international de la Fondation Centesimus Annus – Pro Pontifice (CAPP), ont été présentés ce 11 avril 2013 au Vatican par le cardinal Domenico Calcagno, président de l’Administration du patrimoine du Siège apostolique (APSA), Mgr Giuseppe Antonio Scotti, secrétaire adjoint du Conseil pontifical pour les communications sociales et membre du jury et M. Domingo Sugranyes Bickel, président de la Fondation CAPP.
Les deux ouvrages primés
Le cardinal Domenico Calcagno a annoncé les noms des deux ouvrages primés ex-aequo pour cette première édition, qui a pour but de « promouvoir la connaissance de la Doctrine sociale de l’Eglise » : il s’agit de « Citoyenneté, migrations et religions » (« Ciudadanía, migraciones y religión. Un diálogo ético desde la fe cristiana »), publié en 2007 par le jésuite Julio Luis Martínez Martínez et de « L’économie du bien commun » (« L’economia del bene comune ») également publié en 2007, de Stefano Zamagni.
Le P. Martínez Martínez, 48 ans, est recteur de l’Université pontificale Comillas de Madrid. Son ouvrage traite du thème de l’immigration, a expliqué le cardinal, et invite à redécouvrir l’idée de « citoyenneté » et le rapport entre religion et politique. L’auteur y affirme que la Doctrine sociale de l’Eglise peut-être une « contribution indispensable » sur ces questions.
Le deuxième auteur, Stefano Zamagni, 50 ans, est professeur d’économie politique – et économiste de renommée mondiale – à l’Université de Bologne. Dans l’ouvrage primé, il propose « d’élargir l’horizon des catégories de l’activité économique », a indiqué le cardinal : au lieu du modèle actuel qui « réduit l’économie au marché et à l’Etat », il propose « un troisième domaine de valeurs (incluant la solidarité, l’esprit d’entreprise, la sympathie) sans lesquelles ne peuvent fonctionner ni le marché ni l’Etat ».
Les deux textes montrent par leur « qualité » et leur « valeur doctrinale », que le Prix se veut être « une aide réelle » pour l’approfondissement de la Doctrine sociale, autant à un niveau « large » qu’au sujet de problématiques « plus ponctuelles ».
Dire à l’homme ce que Dieu dit sur l’économie
Mgr Scotti a souligné quant à lui que le Prix était décerné à des publications « originales, intéressantes », qui ouvrent « de nouvelles perspectives » et sont un encouragement à mettre « l’homme au centre » de la dimension économique, alors même que la situation européenne actuelle souligne l’urgence de « repenser l’économie ».
Pour Mgr Scotti, Julio Luis Martínez Martínez et Stefano Zamagni sont des auteurs « prophétiques » en ce qu’ils « savent dire à l’homme contemporain ce que Dieu dit sur la réalité économique ».
Et même s’ils sont « des professeurs universitaires appréciés », a-t-il fait observer, ils ne sont pas primés pour leur statut mais parce qu’ils ont « su partager au grand public le fruit de leurs recherches et de leurs intuitions », qui peuvent « bouleverser le rapport avec l’économie ».
Naturellement, a-t-il conclu, au-delà du Prix, la Fondation a un rêve : « que ces œuvres puissent être ultérieurement divulguées en diverses langues », afin de générer cette « réflexion commune qui, seule, peut renouveler le débat économique ».
La Fondation fête cette année ses 20 ans (13 Juin 1993). Elle a été créée à la suite de l’encyclique Centesimus annus publiée par Jean-Paul II le 1er mai 1991, sous la direction du cardinal José Rosalio Castillo Lara. La Fondation entend « promouvoir l’étude et la diffusion de la doctrine sociale chrétienne », et «renforcer la présence et le rôle de l’Eglise catholique dans les diverses sphères de la société ».