Le pape Benoît XVI recommande aux évêques de la région italienne de la Campanie (Naples) d’apporter leur soutien à la justice, à la légalité e aux pauvres.
Benoît XVI a en effet reçu lundi matin un premier groupe des évêques de Campanie, en visite ad limina, dont Mgr Francesco Marino, évêque d’Avellino, qui a expliqué à Radio Vatican la réalité de l’Eglise de sa région.
RV – Mgr Marino, quel visage présente aujourd’hui la communauté catholique à Avellino?
Mgr Marino – Nous aussi, nous ressentons les effets de la crise sur les problématiques sociales, du taux de chômage élevé, de l’absence de perspectives d’avenir pour nos jeunes, qui continuent encore à envisager leur avenir dans l’immigration. Mais ensuite, sur le point de vue religieux, sur notre terre, les valeurs sont encore enracinées dans la foi. Les gens sont encore attachés aux valeurs de la famille, nos jeunes participent à nos communautés paroissiales et l’augmentation des vocations par rapport au récent passé est aussi réconfortante.
Quelle impression de Benoît XVI gardez-vous plus particulièrement dans le cœur ?
La sensibilité du pape qui a suivi avec une grande attention nos interventions, l’une après l’autre. A la fin, avec beaucoup de sympathie, il a dit : « J’ai appris certaines choses sur votre histoire », parce qu’ensuite chacun de nous présentait aussi les aspects du cheminement historique de nos Eglises, les saints, les expériences, et le Saint-Père saisissait immédiatement les points saillants de nos interventions. A vrai dire, il nous a beaucoup réconfortés par ses paroles et il a aussi confirmé les chemins que nous avons entrepris et qui lui tiennent beaucoup à cœur : celui de l’évangélisation et celui de la foi.
Vous, les évêques de Campanie, vous avez produit un document : « L’Eglise dans le Midi », dans lequel vous mettez en relief les défis, non seulement ecclésiaux mais aussi sociaux, je dirais même humains, de vos territoires. Sur ces aspects en particulier, Benoît XVI a-t-il dit quelque chose ?
Depuis toujours le pape est très attentif à ces aspects. Le sens de la légalité, l’attention à la justice soutenue par la charité, la sensibilité surtout envers les plus pauvres et les humbles, les valeurs fondamentales de la vie, de la famille, tout ceci lui tient beaucoup à cœur. Le Saint-Père les a soulignés au fur et à mesure que nous, les évêques, nous les mettions en avant.
Dans quel état d’esprit, personnellement, retournez-vous aux responsabilités pastorales qui vous attendent dans votre diocèse ?
Je rentre avec une grande joie, après cette rencontre avec le pape, précisément en raison de la valeur spirituelle qu’elle a revêtue : ce sens de la communion effective et affective avec le Successeur de Pierre. Cette année, aussi, nous avons fait l’expérience nouvelle, « collégiale », du rapport avec lui, c’est-à-dire le fait de voir le pape en même temps qu’un groupe d’évêques, dans un contexte où nous avons écouté non seulement le pape mais aussi les expériences de chacun de nous, comme nous le faisons souvent dans les conférences, mais pas avec la présence visible du pape : c’était beau.
Traduction d’Hélène Ginabat