Devant plus de 2000 personnes rassemblées dans la salle Paul VI du Vatican, Benoît XVI explique le sens du don se soi à la lumière du mystère de Noël, qui célèbre l’incarnation du Fils de Dieu. Il invite les catholiques à ne pas s’habituer mais à s’étonner de la « grandeur » de cet événement.
Le pape a en effet tenu l’audience du mercredi sur le thème de Noël, accompagné du nouveau préfet de la Maison pontificale et nouvel archevêque, Mgr Georg Gänswein.
On cherche parfois, a fait observer le pape, à « remplacer le cœur et l’engagement du don de soi par l’argent et des choses matérielles ».
Il a invité à contempler « le don de Jésus » qui indique comment les relations humaines peuvent être inspirées par « la gratuité » et par « l’amour ».
Benoît XVI a par ailleurs invité les catholiques à retrouver « l’étonnement » face au mystère de l’incarnation, le grand mystère de Dieu, descendu du ciel pour s’incarner, signe du réalisme inouï de son amour.
L’Osservatore Romano en italien du 10 janvier titre en effet à la une : « Le mystère d’un Dieu qui a des mains et un cœur d’homme ».
« Le mot ‘incarnation’ retentit souvent dans nos églises, en ce temps de Noël. Mais quel est son sens ? Pour l’expliquer, saint Ignace d’Antioche et surtout saint Irénée partent du Prologue de Saint Jean qui dit : « Le Verbe s’est fait chair » (1, 14). Le mot ‘chair’ indique l’homme dans son intégralité », a expliqué le pape en français.
Insistant sur l’inouï de l’incarnation, en vue de la « divinisation » de l’humanité, le pape a poursuivi : « Dieu a pris notre humanité pour nous donner sa divinité et nous permettre d’être ses fils. Voici le grand don de Noël : en son Fils, Dieu s’est donné lui-même pour nous ».
C’est à partir de cette méditation sur l’incarnation que le pape a réfléchi au don de soi qu’elle signifie: « Il nous montre ainsi le modèle du don. Celui-ci ne doit pas se réduire au matériel. La personne qui est incapable de donner un peu d’elle-même, donne toujours trop peu. Notre foi ne concerne pas seulement notre esprit et notre cœur, mais toute notre vie ».
Plus encore, ce don signifie une « nouvelle création » qui est en marche : « Le Verbe incarné était au commencement auprès de Dieu. Par lui, tout a été créé. Son Incarnation réalise une nouvelle création. Le Christ est le Nouvel Adam qui révèle pleinement l’homme à l’homme et lui montre son vrai visage et sa vocation ».
« Chers amis, a conclu le pape, en ce temps de Noël, méditons la grande richesse du Mystère de l’Incarnation. Laissons Dieu nous transformer toujours plus en image de son Fils fait homme pour nous ».
Puis il a ajouté cette invitation à l’adresse des francophones : « Je salue avec joie les pèlerins francophones, particulièrement les élèves qui ont fait le voyage à Rome pour me rencontrer ! L’Incarnation de Jésus est centrale dans notre foi. Laissez-vous toucher par la grandeur de cet événement, plutôt que par les aspects extérieurs des fêtes de Noël. Bon pèlerinage ! »