Anne Kurian
ROME, jeudi 26 juillet 2012 (ZENIT.org) – Chaque été, en Bretagne, dans les Côtes d’Armor, la commune de Vieux-Marché est le lieu d’un pèlerinage islamo-chrétien, qui prend place à l’occasion du « Pardon des Sept Saints ».
Ce pèlerinage interreligieux a eu lieu cette année les 21-22 juillet 2012. Comme de coutume, des célébrations chrétiennes et des célébrations musulmanes se sont succédées.
Invitation à la paix
Le P. Jean Jacques Pérennès, op, directeur de l’Institut Dominicain d’études orientales (IDEO) du Caire, a notamment présidé une messe : « Il est difficile de promouvoir la réconciliation », a-t-il fait observer dans son homélie, car chacun « a part à cette violence qui traverse le monde », y compris « dans les familles, les lieux de vie et de travail ».
Le père dominicain a formulé une triple invitation à la paix : d’abord, « prendre soin avec amour des lieux de rencontre » communs et fraternels entre chrétiens et musulmans ; puis « habiter ces lieux de rencontre, qui sont parfois des « lieux de fracture » en étant « désarmés » ;
Enfin, vivre un « sursaut spirituel » notamment par la prière, c’est-à-dire « descendre à un certain niveau d’intériorité pour entrer un peu dans le mystère de la pluralité des chemins vers Dieu auquel nous confronte notre compagnonnage avec les musulmans ».
Le P. Pérennès a souligné par ailleurs que le Moyen-Orient, s’il est « déchiré », vit aussi une « formidable espérance », celle de « se libérer de décennies de régimes autoritaires, répressifs et corrompus, donner ses droits aux citoyens, promouvoir plus de justice et de bien-être ».
Le « Pardon des sept saints » commémore sept jeunes chrétiens persécutés au 3e siècle à Ephèse, par l’empereur romain Decius. La tradition raconte qu’ils ont été emmurés vivants pour ressusciter deux siècles plus tard, d’où leur surnom des « Sept dormants ».
Ces martyrs ont la particularité d’être vénérés à la fois par les chrétiens et par les musulmans. Louis Massignon – décédé il y a 50 ans – est l’instigateur d’un pèlerinage commun aux deux religions, afin de « rétablir des liens paisibles et confiants ».
Le premier pèlerinage a eu lieu en 1954, à Vieux Marché, où l’on trouve des marques de dévotion aux « Sept saints » datant du VIIe siècle.
Les pardons bretons
Chaque été, plus de 1.200 « Pardons » sont fêtés en Bretagne. Il s’agit de pèlerinages qui manifestent typiquement la foi populaire bretonne et les multiples dévotion locales envers des saints particuliers.
Parmi les pardons les plus renommés, citons le « Grand Pardon » de sainte Anne, célébré à Sainte-Anne d’Auray aux alentours du 26 juillet. Ce Grand Pardon est l’occasion d’un « pèlerinage du monde de la santé » organisé par le diocèse de Vannes.
Les journées du Grand Pardon de sainte Anne proposent des processions – où les bretons revêtent leurs costumes traditionnels – des messes, des veillées.
Cette année, les cérémonies ont été présidées par Mgr Anatole Milandou, archevêque de Sainte Anne de Brazzaville au Congo.
A l’occasion de sa venue, est organisée une exposition évoquant les relations entre le diocèse de Vannes et le continent africain, du jeudi 19 juillet au vendredi 21 septembre 2012.
L’exposition présente entre autres le soutien de la France et du diocèse de Vannes à la République démocratique du Congo, dans le cadre de restauration la basilique « sœur », Sainte Anne de Brazzaville, endommagée lors de la guerre civile de 1997.