Anne Kurian
ROME, mercredi 11 juillet 2012 (ZENIT.org) – Une régulation du commerce des armes classiques, au plan international, est en cours de négociation à New-York : une « nouveauté » que salue Mgr Tomasi, et il réclame la réglementation, névralgique, des munitions en vue du désarmement global.
Tandis qu’une personne par minute meurt dans le monde à cause de la violence armée, a lieu à New York une Conférence diplomatique pour un traité sur le commerce des armes (3-27 juillet 2012).
Mgr Silvano Maria Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations-Unies de Genève, fait le point sur les enjeux de cette rencontre au micro de Radio Vatican, le 10 juillet 2012.
Il souligne l’urgence de la situation : si le chiffre d’affaire du commerce des armes est de 60 milliards de dollars annuels, « le poids global de la violence causée par ces armes est de 400 milliards de dollars », rappelle-t-il : par conséquent, « les coûts humains, les conséquences sociales, sont énormes ».
L’archevêque déplore que la volonté politique de désarmer le monde ne soit « pas encore mature ». Elle est en effet, ajoute-t-il, confrontée à « des obstacles continuels ».
A Genève, la Conférence du désarmement « ne parvient pas depuis plus de 10 ans à trouver un accord pour un plan de travail », rappelle-t-il. Et l’éventuel traité sur le commerce des armes, en cours de négociation à New York, est rendu difficile à cause des « intérêts économiques et du profit que des groupes de personnes tirent de la vente d’armes non transparente », dénonce-t-il.
Pour l’archevêque, la question des munitions est « très importante » : « si on ne contrôle pas aussi les munitions, on ne parvient pas à un traité solide », affirme-t-il.
Cependant, Mgr Tomasi y voit aussi une « nouveauté », saluant la volonté de « prendre des mesures pour un instrument global qui donne des règles pour le commerce d’armes conventionnelles avec transparence et responsabilité ».
A ce jour en effet, il n’existe aucune règlementation internationale sur le commerce des armes. Le Saint-Siège souhaite donc que cette initiative parvienne « à un résultat efficace ».
Le traité de New York, précise l’archevêque, vise à élaborer un instrument juridiquement contraignant pour réguler le commerce d’armes conventionnelles, tels « les chars d’assaut, les véhicules militaires, les systèmes d’artillerie, les avions et hélicoptère de combat, les navires de guerre, les petites armes et les munitions ».
Le traité contrôlera mais « n’interdira pas l’importation, l’exportation et le déplacement de ces armes », souligne-t-il, car l’objectif est de « réguler le transport d’armes sur un territoire, ainsi que l’exportation et l’importation, de façon que l’on sache où finissent ces armes et si elles ne tombent pas entre de mauvaises mains comme celles des narcotrafiquants, des terroristes ou de la criminalité urbaine ».