ROME, vendredi 27 janvier 2012 (ZENIT.org) – Est-il possible de raconter la vie de l’Eglise de manière brillante et fascinante? C'est l'une des nombreuses questions auxquelles le 8e séminaire professionnel sur la communication de l’Eglise, tentera d’apporter des réponses à Rome, du 16 au 18 avril 2012, sur le thème : « Communication de l’Eglise, visages, personnes, histoires ».

Ce séminaire, qui aura une dimension internationale, est organisé par la Faculté de communication institutionnelle, à l’université pontificale de la Sainte-Croix (PUSC).

Parmi les autres questions soulevées, on trouve: Peut-on expliquer le magistère du pape, les encycliques et les homélies sans ennuyer les lecteurs? La bonne nouvelle peut-elle encore susciter de l’intérêt et conquérir le cœur des gens ? Parler de journalisme et de professionnels catholiques de la communication a-t-il un sens? De quelle façon est-il possible de surmonter les préjugés et les lieux communs pour raconter l’Eglise catholique?

Ce seront donc trois journées de débat intense et ouvert, auxquelles participeront des cardinaux, des archevêques, des responsables de la curie romaine, des journalistes et des directeurs de services de presse de différents diocèses, des directeurs de la communication au sein des conférences épiscopales et des professeurs universitaires de divers continents (cf. http://bib26.pusc.it/csi/ucc2012/program_it.html).

Les inscriptions au séminaire sont ouvertes et le P. José María La Porte, doyen de la faculté de communication à la PUSC apporte aux lecteurs de Zenit des précisions sur cette initiative.

Zenit - Professeur La Porte, le thème de la foi intéresse-t-il les moyens de communication sociale?

Prof. La Porte - La foi a un pouvoir de fascination et une force d’information irrésistible que le cours des siècles n’a pas changé. Si les media consacraient plus d’espace à ce qui compte vraiment pour le public, alors les questions radicales sur l’existence de l’homme seraient encore source d’intérêt et d’information.

Certains soutiennent que l’intérêt des media pour ce pontificat est moindre par rapport à celui porté au précédent. Qu'en pensez-vous?

Que ce n’est pas vrai. Il suffit de penser à la Journée mondiale de la Jeunesse à Madrid (un million et demi de jeunes) ou à l'intéressant débat sur le bien commun soulevé durant le voyage du pape en Allemagne (important discours au parlement), ou la derrière réunion à Assise avec les représentants de diverses religions, agnostiques et athées. S’il ya eu changement c’est au niveau des médias et de leur réaction face aux thèmes proposés par le pape Benoît XVI.

Quels sont les objectifs de ce séminaire international ?

Ce séminaire a pour but d’offrir des idées, de partager des expériences, de formuler des réponses aux défis que les professionnels de la communication, dans les institutions ecclésiastiques, se trouvent à affronter. Le débat sera approfondi aussi d’un point de vue scientifique et universitaire.

Quelles seront les nouveautés?

Pour cette huitième édition, nous avons décidé de mettre l’accent sur un thème brûlant, qui est celui du témoignage chrétien dans la réalisation professionnelle. Nous voulons voir comment il est possible d’incarner la communication de l’Eglise dans le vécu des personnes, les visages et les histoires personnelles.

Pourquoi ce thème?

Le Saint-Père a rappelé que la vérité de l’Evangile « est destinée à s’incarner de plus en plus dans le monde réel et en relation aux visages spécifiques de nos frères et sœurs, avec qui nous partageons la vie quotidienne ». Cette phrase du message de la Journée mondiale des communications sociales 2011, est particulièrement significative si l’on pense à l’annonce de 2012 proclamée année pour la nouvelle évangélisation et année de la Foi.

Comment ce thème peut-il entrer dans le programme de communication des diocèses?

Nous pensons que le devoir des communicateurs qui travaillent pour l’Eglise et pour les communautés chrétiennes est d’aller au-delà de l’écriture des communiqués de presse. L’idée est qu’ils doivent diffuser des informations brillantes et attirantes. Pour faire cela, il faut communiquer le sens de l’expérience vécue, de manière à faire connaître la passion, l’amour et la charité avec laquelle on raconte la vie de l’Eglise et l'on donne un écho des multiples activités des activités chrétiennes.

Quel est le moyen de communication le plus efficace?

Les moyens audiovisuels (y compris la radio) ont l’air d’avoir une importance particulière ainsi que les réseaux sociaux dans leur ensemble, mais nous tenons à préciser que le thème central du symposium ne sont pas les moyens techniques, mais bien plus les rapports de communication entre la foi et les histoires personnelles.

Pourquoi cette insistance sur les expériences personnelles?

Les papes Jean Paul II et Benoît XVI ont toujours insisté sur un concept: la foi n’est pas quelque chose d’abstrait, elle me concerne, vous concerne, même si on se rencontre sur Twitter ou Facebook.

Cette idée de rencontre personnelle ne se heurte-t-elle pas à une mondialisation d’anonymes?

La diffusion des procédés numériques a multiplié les contacts entre les personnes, même si l’on assiste souvent à une baisse dans la qualité des relations qui favorise un certain anonymat. Le défi est celui d’humaniser ces relations, en les remplissant de contenus. De cette manière, une existence anonyme peut devenir une nouveauté. L'expérience de la foi, vécue et racontée à la première personne, reste un puissant outil pour faire connaître et transmettre le christianisme.


Propos recueillis par Paul De Maeyer
Traduction de l’italien par Isabelle Cousturié