ROME, lundi 23 janvier 2012 (ZENIT.org) – « Un scrutin apaisé » pour que le Sénégal « retrouve le rang d’exemple de démocratie » : c’est ce que souhaitent les évêques du Sénégal et pour lequel ils plaident dans un message publié vendredi , à Dakar, en vue de l’élection présidentielle de février prochain.
Ce message, lu par le secrétaire de la Conférence épiscopale sénégalaise, l’abbé Jacques Aimé Sagma, lors d’une conférence de presse, demande aux candidats de faire preuve de « grande culture démocratique » et aux électeurs de « prêter une oreille attentive aux discours de tous les candidats, de les soumettre à l’esprit critique leur programmes et d’aller accomplir leur devoir de citoyens ».
Les Sénégalais sont appelés à voter le 26 février 2012 pour choisir un président. Une vingtaine de candidats se sont déclarés ou ont été investis pour ce scrutin, dont le chef de l’État, Abdoulaye Wade, plusieurs de ses anciens Premiers ministres devenus opposants ainsi que le chanteur Youssou N’Dour.
Les évêques souhaitent que « toutes les dispositions soient prises pour que le scrutin se déroule de manière régulière, libre et transparente, et que les organisateurs à tous les niveaux, fassent preuve d’une conscience patriotique, d’un esprit de justice et d’une impartialité sans faille ».
A une semaine de la décision du Conseil constitutionnel sur la validité ou non de la candidature d’Abdoulaye Wade, ils plaident pour « le respect strict de l’esprit et de la lettre de la Constitution, gage du consensus national. »
Car, expliquent-ils, si le pays doit relever de nombreux défis à l’heure actuelle, c’est qu’il a connu, plusieurs décennies de mauvais gouvernement.
« Recours à l’argent facile, corruption, favoritisme, laxisme, violence et impunité, manque de respect de la personne humaine et de ses droits », sont les conséquences de plusieurs décennies de mauvais gouvernement, déplorent-ils.
Contre ces « dérives en tout genre », explique l’abbé Jacques Aimé Sagna, les évêques du Sénégal plaident pour un consensus national « qui garantisse une bonne gouvernance, une bonne gestion de la chose publique et la paix », indique l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Ils mettent en garde contre « un climat de tension particulièrement aigue, avec des risques de débordements imprévisibles, si les différents acteurs ne savent pas raison garder ».
Cette première élection, après la célébration de cinquante années de souveraineté internationale est « porteuse d’enjeux majeurs », soulignent-ils.
L’abbé Jacques Aimé Sagna a rappelé que l’alternance, survenue en l’an 2000 et conduite par des partis politiques soutenus par les populations, avait « montré la forme de changement pacifique, idéal par la voie d’une élection libre, paisible et transparente, donc crédible et acceptée par tous ».
« C’est à la promotion de cette même forme de scrutin que nous évêques du Sénégal appelons l’ensemble de nos compatriotes (tous acteurs confondus) pour que notre pays retrouve le rang d’exemple de démocratie, dans cette Afrique de l’espérance comme l’a qualifiée Benoît XVI lors de sa récente visite au Bénin (18-20 novembre) », a-t-il conclu.
Isabelle Cousturié