ROME, vendredi 6 janvier 2012 (ZENIT.org) – En Europe, c’est la ville de Cologne qui est spécialement la ville de l’Epiphanie, étant donné la tradition de la vénération de Mages venus d’Orient dont parle l’Evangile de saint Matthieu (Mt 2, 1-12). Pour Benoît XVI, ils sont des phares pour les jeunes d’aujourd’hui.
Le pape Benoît XVI a spécialement évoqué les Mages lors de son voyage de 2005 à Cologne à l’occasion de la Journée mondiale de la Jeunesse.
Il a fait remarquer, le 18 août, sur la Roncalliplatz, devant la cathédrale : « La ville de Cologne ne serait pas ce qu’elle est sans les Rois Mages, qui ont tant de poids dans son histoire, dans sa culture et dans sa foi. Ici, l’Eglise célèbre toute l’année, en un sens, la fête de l’Epiphanie! »
La cathédrale de Cologne renferme un précieux reliquaire devant lequel le pape s’était recueilli quelques moments auparavant en expliquant la signification de ce geste et l’histoire de cette tradition: « C’est pourquoi, avant de m’adresser à vous, chers habitants de Cologne, j’ai voulu me recueillir quelques instants en prière devant le reliquaire des trois Rois Mages, rendant grâce à Dieu pour leur témoignage de foi, d’espérance et d’amour. Parties de Milan en 1164, les reliques de ces Sages d’Orient, escortées par l’Archevêque de Cologne, Reinald von Dassel, franchirent les Alpes pour arriver à Cologne, où elles furent accueillies avec de grandes manifestations de liesse. »
Benoît XVI a souligne l’importance de cette tradition dans toute l’Europe et l’Occident chrétien : « Se déplaçant à travers l’Europe, les reliques des Mages ont laissé des traces évidentes, qui subsistent encore aujourd’hui dans les noms de lieu et dans la dévotion populaire. Pour les Rois Mages, Cologne a fait fabriquer le reliquaire le plus précieux de tout le monde chrétien et a élevé au-dessus de lui un reliquaire encore plus grand: la Cathédrale de Cologne. Avec Jérusalem, la « Ville Sainte », avec Rome, la « Ville éternelle », avec Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne, Cologne, grâce aux Mages, est devenu au fil des siècles un des lieux de pèlerinage les plus importants de l’Occident chrétien.
Pour le pape, les nouveaux « Mages » sont ces jeunes venus des quatre coins du monde pour rencontrer le Christ et rentrés ensuite chez eux pour en témoigner : « Aujourd’hui, vous, jeunes du monde entier, vous êtes ici les représentants des peuples lointains qui ont reconnu le Christ à travers les Mages et qui furent réunis dans le nouveau Peuple de Dieu, l’Eglise, qui rassemble des hommes et des femmes de toutes les cultures. A vous, chers jeunes, aujourd’hui, revient la tâche de vivre le souffle universel de l’Eglise. Laissez-vous enflammer par le feu de l’Esprit, afin qu’une nouvelle Pentecôte puisse se réaliser parmi vous et renouveler l’Eglise. Que, par vous, les jeunes de votre âge de toutes les parties de la terre parviennent à reconnaître dans le Christ la réponse véritable à leurs attentes et qu’ils s’ouvrent pour l’accueillir, Lui, le Verbe incarné, mort et ressuscité, afin que Dieu soit parmi nous et nous donne la vérité, l’amour et la joie auxquels nous aspirons tous. »
La fête des « Trois Mages » est fixée par le Martyrologe romain au 24 juillet, date du transfert de leurs reliques. Le martyrologe reconnaît en eux les Sages venus d’Orient pour apporter leurs présents à Bethléem et contempler dans l’Enfant le mystère du Très-Haut.
Reinald von Dassel ou Renaud de Dassel (entre 1114 et 1120 – 14 août 1167 à Rome) a été archevêque de Cologne et archichancelier d’Italie.
Il était second fils cadet d’un noble saxon, Reinald Ier von Dassel. Il fit ses études ecclésiastiques à Hildesheim et à Paris. Puis il devint sous-diacre et prévôt de la cathédrale à Hildesheim en 1146. En 1148, il représenta l’évêque d’Hildesheim, Bernard Ier, lors du concile de Reims. En mai 1156, Frédéric Barberousse le nomma chancelier de l’Empire.
Il reçu la charge d’archevêque de Cologne en 1159, alors qu’il était en séjour dans un camp militaire proche de Milan. Après la défaite et la destruction de cette ville en 1162, il fit transférer les reliques des Mages à Cologne.
Anita Bourdin