ROME, lundi 21 novembre 2011 (ZENIT.org) – Les problèmes posés aux minorités religieuses et aux convertis au christianisme en Turquie sont évoqués dans une réflexion de l’agence vaticane Fides. Les minorités souhaitent une nouvelle Constitution plus tolérante à leur égard.
« Malgré les ouvertures du premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, en matière de restitution des propriétés aux Eglises et aux autres communautés, les problèmes que rencontrent les minorités religieuses en Turquie demeurent importants », estime Fides qui cite le journal turc « Begun » pour lequel « il s’agit de questions qui ont d’évidentes racines historiques et sociales ».
Il y a des décennies, continue Fides, il existait des zones du pays dans lesquelles les minorités telles que les chrétiens ou les juifs étaient majoritaires. L’Empire ottoman – écrit « Begun » – avait été en mesure de conserver l’équilibre entre les groupes religieux bien que les musulmans aient constitué la communauté majoritaire, ce qui rendait possible une autonomie culturelle et religieuse pour tous les groupes. Mais la République de Turquie, à partir de 1923, a modifié radicalement cette approche, créant « une hiérarchie basée sur la politique ethnique de la centralisation ». Du fait de cette idéologie, les minorités ont connu de nombreux problèmes dans le pays et, comme chacun sait, nombre sont ceux qui ont quitté le pays, demeurant dans des conditions de marginalisation.
« Les problèmes des convertis au christianisme ne sont pas moins importants » déclare le journal. Les citoyens turcs musulmans convertis au christianisme ne sont pas même considérés comme une minorité. « Ils ne peuvent jouir des mêmes droits et sont ignorés par l’Etat turc ». Ils sont toujours surveillés par la police et considérés comme des « traîtres à la patrie ».
C’est pourquoi, remarque la source de Fides, les minorités religieuses souhaitent une nouvelle Constitution plus tolérante envers les convertis au christianisme afin qu’ils puissent pratiquer librement leur religion. Et ce surtout, conclut le quotidien « Begun », dans le respect de la laïcité qui caractérise le système administratif et juridique turc dont les hommes politiques ne perdent pas une occasion de se vanter.
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