ROME, vendredi 4 novembre 2011 (ZENIT.org) – Benoît XVI plaide pour l’unité nationale, la réconciliation et la paix en Côte d’Ivoire. C’est important pour le pays et pour toute l’Afrique, et le monde, fait observer le pape.
Benoît XVI a en effet reçu en audience ce vendredi 4 novembre le nouvel ambassadeur de Côte d’Ivoire près le Saint-Siège, M. Joseph Tebah-Klah, venu lui présenter ses lettres de créance (cf. « Documents » pour le texte intégral en français).
Benoît XVI plaide pour la réconciliation et la paix, en harmonie avec le thème du synode des évêques pour l’Afrique et l’exhortation apostolique post-synodale qu’il remettra aux évêques d’Afrique lors de son prochain voyage au Bénin (18-20 novembre).
Le pape salue en effet « la création de la Commission Dialogue-Vérité-Réconciliation » en disant : « Puisse-t-elle faire diligence dans ses activités, et travailler en toute impartialité ! C’est avec grande préoccupation, que j’ai suivi le déroulement dramatique de la crise postélectorale qu’a connue votre pays. Elle a porté atteinte à la cohésion sociale et conduit à des divisions toujours actuelles. Pour le bien de tous ses habitants, puisse la Côte d’Ivoire s’engager avec détermination sur le chemin de la concorde, de la promotion de la dignité humaine et retrouver l’unité nationale ! »
« C’est ce chemin de réconciliation qu’il faut entreprendre car l’Afrique et le monde vous regardent avec attention et confiance », fait remarquer le pape.
Faisant état des « violations graves des droits de l’homme » et des « nombreuses pertes en vies humaines », dans l’histoire récente du pays, le pape encourage « les initiatives qui conduisent à la paix et à la justice ». Il invite à « ne pas avoir peur de faire la vérité sur les crimes et sur toutes les atteintes commises contre les droits des personnes ».
« Le vivre ensemble ne sera possible et harmonieux qu’à travers la recherche de la vérité et de la justice », insiste Benoît XVI qui ajoute : « Ce vivre ensemble passe par le respect des droits inaliénables de l’autre qui est, en fait, un autre moi-même, ainsi que par la reconnaissance et le respect du caractère sacré de toute vie humaine. Car toute vie vient de Dieu et elle est sacrée à cause de son origine divine. Ainsi, la perte d’une vie humaine, quelle qu’elle soit – petite ou grande, riche ou pauvre – est toujours un drame, surtout lorsque l’homme en est responsable. »
En outre, le pape encourage une « gouvernance transparente et équitable », et il salue « le code de bonne conduite des membres du gouvernement » adopté en août dernier.
Le pape rappelle le principe de la recherche du bien commun : « Pour réaliser le bien commun, il faut de la rigueur, de la justice et de la transparence dans la gestion des affaires publiques. Il revient aux acteurs politiques de tout mettre en œuvre pour que les richesses du pays profitent équitablement à chaque citoyen », précise-t-il.
Benoît XVI plaide aussi pour la liberté religieuse, et pour les écoles et les institutions d’éducation et de formation catholiques : il voit dans le « chantier éducatif » une des « priorités pour construire la Côte d’Ivoire de demain ».
Anita S. Bourdin
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